Des militants du FLN ont organisé un attroupement devant le siège de la mouhafada, dans la matinée d'hier. Auparavant, au niveau des kasmas de Oued Tlelat et Tafraoui, des remous ont éclaté entre des militants. Jeudi après-midi, la kasma 2 du FLN, dont le siège se trouve au centre-ville, a renoué avec les réunions houleuses. Apparemment, c'est l'agitation au sein de l'ex-parti unique. En effet, une centaine de militants se sont donné rendez-vous pour débattre des questions organiques de leur parti. Pour certains, la kasma devait être juste un point de ralliement avant d'investir le siège de la mouhafada et déloger celui dont le statut de mouhafed n'a jamais été reconnu. Heureusement que certains militants ont réussi à calmer les esprits et à contenir la colère des militants dépités et décidés à en découdre avec M.Abid. A ce dernier, on reproche d'avoir procédé à l'installation d'une trentaine de kasmas à travers la wilaya qui en compte quarante en passant outre les instructions de la direction centrale du parti. On estime que M.Abid a pu marginaliser tout le monde dans son entreprise de restructuration du parti sur le plan local. Par tout le monde, on entend les membres de la commission devant présider cette opération, composée entre autres des députés et sénateurs FLN de la wilaya d'Oran, des membres du comité central du parti récemment désignés et quelques superviseurs en provenance des wilayas limitrophes. Pour cette raison, on estime que le travail accompli par M.Abid et son «actuel mentor» est tout simplement nul et non avenu. D'ailleurs, on affirme que «la soi-disant restructuration a eu lieu dans des appartements durant les vendredis». Autre grief retenu contre le mouhafed contesté est l'ignorance pure et simple de la kasma de la commune d'El Karma. D'ailleurs, on affirme que des militants de cette ville sont venus en masse avec la ferme intention de le déloger par la force. Ce qui a expliqué la présence d'un cordon de sécurité aux alentours du siège central du parti à Oran, jeudi en fin d'après-midi. Mais la réunion, qui s'est prolongée jusqu'au début de la soirée, s'est terminée par un appel solennel adressé aux députés, sénateurs et membres du comité central du parti, dont le nombre est onze, d'assumer leur responsabilité. Il est demandé à ces cadres du parti de saisir de voix haute le SG et le pousser à trancher la question de la légitimité au niveau du parti. A ce titre, on ne s'explique pas l'absence de ces cadres du parti à la rencontre de jeudi dernier. Sur les onze membres du comité central, «uniquement deux ont daigné se présenter », souligne-t-on. Autrement, on n'écarte pas le recours à des méthodes violentes. Comme on envisage sérieusement une démission collective et le ralliement d'un autre parti politique. Nos interlocuteurs insistent pour ne pas être sériés dans les rangs de «l'opposition». «Nous réclamons la stricte application des recommandations de la direction centrale», tonnent-ils. «Notre souci est de préserver les chances de notre parti lors des prochaines échéances électorales », claironnent-ils à l'unisson. Un de nos interlocuteurs rappelle que lors des dernières élections locales et législatives, le parti a perdu son statut de première force politique localement. On craint de réaliser un score plus grave lors des prochaines échéances électorales qui pointent à l'horizon. Lors de cette rencontre, nombreux sont ceux qui ont commenté les propos du ministre de la Formation professionnelle, rapportés par presse jeudi, accusant ouvertement le SG du parti de mener l'ex-parti unique vers l'inconnu. D'ailleurs, nombreux sont ceux qui se déclarent être à l'écoute et en attente d'une initiative nationale visant à doter le parti d'une nouvelle direction. On estime que « le laxisme » de Belkhadem risque de s'avérer coûteux pour leur parti. Mais tous sont d'accord que la situation actuelle du parti ne peut plus durer. Et pour cause, les élections approchent et les ambitions ne tarderont pas à s'afficher.