Stah Guentis, située à quelque 115 km au sud-ouest de Tébessa, est une commune aux multiples paradoxes. Constituée de trois entités ou ensembles ruraux d'habitations. Cette commune à vocation agro-pastorale, de 3.000 âmes est peut-être, la seule mairie du pays où les nouveau-nés sont enregistrés sur le registre de l'état civil d'une autre mairie, voire d'une autre wilaya, en l'occurrence la commune de Ouled Rechache, dans la wilaya de Khenchela. Stah Guentis, fief ancestral des Ouled Belaissaoui, tribu chaouie qui s'étire jusqu'au Sahara dit des Nememchas, des bourgades dépourvues de presque tout, un centre de soins, mais point de médecin, isolée, faute d'un réseau routier adéquat. Le transport scolaire est l'autre problème qui, à la longue, pénalise beaucoup d'écoliers surtout les filles les poussant prématurément à abandonner les études. Lors de la dernière rencontre avec le wali, le maire de cette commune a exposé les préoccupations les plus urgentes d'une commune hors temps. Elle sort de son anonymat, l'instant d'une information sécuritaire pour replonger davantage dans les méandres de l'oubli et de la frustration multiforme.