Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini a qualifié la réaction des forces de répression marocaines à l'égard des citoyens de la ville occupée d'El Ayoune, au Sahara Occidental, de «génocide» et de «crime contre l'Humanité». Intervenant, jeudi dernier, au forum d'El Moudjahid, Farouk Ksentini a estimé que cette violence exercée contre la population sahraouie dans les territoires occupés du Sahara Occidental est «inadmissible». Il dira « ce qui est arrivé aux civils sahraouis sans défense, au camp de Gdeim Izik près d'El Ayoune, est un génocide et un crime contre l'Humanité». Il a même qualifié nos voisins «de pays agressif». Tout en rappelant que les Nations unies et les Etats-Unis ont déjà condamné les actes commis par les forces de répression marocaines, Farouk Ksentini a interpellé la communauté internationale pour faire pression sur le Maroc afin de l'amener à reconnaître ses crimes. Plus virulent, dans ses propos, Ksentini a estimé que d'avoir des frontières avec le Maroc constitue «un voisinage très difficile» Il argumente par le fait que la drogue qui vient de ce pays empoisonne la jeunesse algérienne. «Les juridictions chargées des affaires de drogue traitent des milliers de cas de jeunes consommateurs et de dealers de drogue». Et de poursuivre «cette drogue provient d'une seule source, le Maroc» Pour Ksentini, cette drogue en provenance du Maroc est «une arme de destruction massive qui vise la jeunesse algérienne». Le président de la CNCPPDH a recommandé des dispositions plus fermes pour faire face à cette invasion de drogue marocaine. Il conclura «après avoir combattu le terrorisme, on doit combattre cette drogue» L'Algérie n'est pas un Etat mafieux En ce qui concerne les droits de l'Homme en Algérie, Maître Ksentini a affirmé que sa commission présentera son rapport annuel au président de la République, au cours de ce mois. Le rapport qui sera présenté au président Bouteflika, précise Ksentini, contiendra des données encourageantes en matière des droits de l'Homme et bien évidemment des insuffisances «des insuffisances notamment en droits sociaux, à l'exemple de l'accès des jeunes à l'emploi et au logement », dira-t-il. En matière des libertés, Ksentini affirme que les choses sont en train de s'améliorer. «Il faut reconnaître que l'Algérie de 2010, n'est pas celle des années 70 ou 80» a-t-il indiqué précisant que sa commission a constaté une amélioration et un développement des libertés individuelles, notamment les droits des femmes, reconnaissant, cependant, qu'il y a encore des insuffisances à combler. Maître Ksentini a affirmé que «l'Algérie n'est pas un état mafieux comme le prétendent certains. Notre pays œuvre pour devenir un Etat de droit». Concernant la presse, le président de la CNCPPDH dira que les rapporteurs des Nations unies seront là au cours de ce mois pour se rendre compte d'eux-mêmes de la liberté de la presse algérienne. Ksentini estime que la presse algérienne est totalement libre sur le plan des idées. «Elle a le droit de tout dire, loin évidemment de l'injure et la diffamation». Il poursuit «la preuve, elle critique d'une façon très virulente le gouvernement», a-t-il souligné en ajoutant que la presse algérienne a enregistré un progrès substantiel vu le nombre de titres. En ce qui concerne, les médias lourds, Farouk Ksentini, a dit soutenir l'idée de l'ouverture totale du champ audio-visuel, mais à condition qu'un cahier des charges strict soit établi. «Nous avons toujours plaidé auprès du président de la République l'ouverture des medias lourds à la pluralité», soutient-il La constitution algérienne garantit la liberté de culte Interrogé sur les poursuites judicaires contre des non jeûneurs Farouk Ksentini s'est dit scandalisé par cet état de fait en soulignant que cette question n'aurait pas dû passer devant les tribunaux. «Il aurait fallu les raisonner ou les sensibiliser et rien d'autre. Heureusement que les concernés ont été relaxés», précisant que la constitution algérienne garantit la liberté de culte que ce soit pour les étrangers ou pour les Algériens.