Les appareils électroménagers (les réfrigérateurs et congélateurs, les climatiseurs et les lampes) non conformes aux normes requises en matière d'efficacité énergétique seront soit interdits à la vente ou bien surtaxés. Telles sont les dispositions envisagées dans la réglementation algérienne sur la maîtrise de la consommation énergétique. «Bien que la règlementation existe, ces dispositions ne seront pas applicables dès demain, en raison de l'absence de laboratoires de contrôle spécialisés dans la classification de l'efficacité énergétique», a affirmé hier Salah Bouzeriba, directeur général de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (APRUE), lors de la journée technique sur l'étiquetage énergétique des appareils électroménagers, à l'IFEG de Ben Aknoun. Une journée de sensibilisation organisée conjointement par l'APRUE et l'entreprise algérienne Condor, au profit des producteurs, distributeurs d'appareils électroménagers et consommateurs. Bien que la loi relative à la maîtrise de l'énergie, avec les normes requises en matière d'étiquetage énergétique, date de 1999, notre pays est resté à la traîne en la matière. Pis encore, les appareils électroménagers de très mauvaise qualité continuent à inonder notre marché, pénalisant à la fois le consommateur, qui paye des factures salées, et également les collectivités et les pouvoirs publics avec la surcharge de la consommation qui pèse lourdement sur les équipements des réseaux et des centrales électriques. Le secrétaire général du ministère de l'Energie et des Mines est intervenu pour confirmer cette donne. «Nous avons effectué des tests sur 8 réfrigérateurs de différentes marques et sur 11 climatiseurs de 12 000 BTU, on a été surpris de constater que tous ces appareils sont d'une classe énergivore, grands consommateurs d'énergie», a-t-il déclaré, en précisant que «les climatiseurs n'arrivaient même pas à la capacité de 12 000 BTU, comme indiqué sur l'étiquetage». Pour le représentant du ministère de l'Energie et des Mines, la consommation énergétique domestique est très importante. «La consommation électrique moyenne d'un un foyer algérien est de 33% de la consommation globale, 27% est consommé par le réfrigérateur, 17% par le téléviseur et 4% par les climatiseurs», a-t-il souligné. Et d'ajouter «c'est la raison pour laquelle les pouvoirs publics ont donné la priorité à quelques appareils, en tête le réfrigérateur, pour qu'ils soient soumis à l'étiquetage énergétique». Le représentant du ministère de l'Energie annonce que cette mesure sera applicable dans le futur sur les téléviseurs qui consomment eux aussi une moyenne de 17% d'énergie électrique dans les foyers. Le directeur de l'APRUE affirme que nous sommes au début du processus en ce qui concerne la maîtrise de l'efficacité énergétique. Il souligne que la volonté existe pour faire bouger les choses, puisque dans le programme visant la promotion des énergies renouvelables qui a été soumis au gouvernement, des projets sur la maîtrise de l'efficacité énergétique des appareils électroménagers et du bâtiment figurent. Il ajoute qu'il est question aussi d'installer un laboratoire de contrôle d'efficacité énergétique qui sera sous la coupe du ministère du Commerce. Mais, indique-t-il, «en attendant, les producteurs doivent faire de l'autocontrôle et respecter l'étiquetage énergétique pour pouvoir concurrencer les produits européens sur le marché algérien et pourquoi pas penser à l'exportation».