Les doctorants assurant, en tant que vacataires, les TD et TP dans plusieurs départements de la faculté des sciences de l'université d'Oran, ont débrayé hier, avant de se diriger en masse vers le siège du rectorat, dans l'espoir d'une entrevue avec le premier responsable de l'établissement. Par cette action de protestation, les vacataires comptent contraindre leur tutelle à adopter une position claire concernant l'ouverture des postes budgétaires et en finir avec ce statut précaire de vacataire qui n'a que trop duré. Rencontrés hier, devant leur établissement, alors qu'ils s'apprêtaient à se rendre chez le recteur, les concernés étaient unanimes à déclarer que ce disfonctionnement est à mettre sur le dos des responsables de l'université, étant donné que pour d'autres établissements, à travers le pays, ce problème n'existe plus. Au ministère, on leur répond que la solution revient au rectorat qui a toute la latitude d'ouvrir des postes budgétaires après avoir formulé les besoins qui sont également enregistrés à la Fonction publique. Ceci étant, pour cette fois les doctorants vacataires ont décidé de ne pas aller en rangs dispersés, mais de coordonner leur démarche pour plus d'impact auprès des responsables concernés. Avant cette action publique, un groupe de magisters et doctorants du département de biologie, avait saisi le directeur général de la Fonction publique, mettant l'accent sur la procédure à suivre pour le recrutement des nombreux postulants pour un nombre insignifiant de postes à pourvoir. Ainsi, ils s'interrogent sur la composante de la commission chargée de l'entretien, dont un seul membre est enseignant et que l'entretien, au lieu d'être axé sur le parcours du candidat et de ses compétences pédagogiques, ne porte généralement que sur des questions secondaires. Ce qui irrite ces doctorants chercheurs est l'attitude méprisante de l'Administration qui tourne le dos à leurs préoccupations. Or, ce corps enseignant assure près de 70% de la charge pédagogique (travaux dirigés et pratiques ainsi que l'encadrement des mémoires de fin d'études). Certains avancent même que pour les besoins de leur recherche, ils sont obligés de faire des dépenses sans jamais être remboursés, et ce, au moment où un budget est normalement consacré à ce volet. Du coup, relèvent les doctorants, la démotivation s'installe et se répercute directement sur la qualité de l'enseignement, ainsi que les recherches effectuées. Aussi, ils relèvent une autre anomalie relative aux opportunités de recrutement dans les autres universités du pays qui, même en lançant un avis de recrutement national, donnent la priorité à leurs cadres. Reçus par le recteur, les doctorants avancent que les réponses de ce dernier n'ont nullement été convaincantes et qu'aucune mesure concrète n'a été décidée. Toutefois et tout en continuant à ne pas assurer leur mission pédagogique, les concernés attendront jusqu'à mardi pour recevoir de l'Administration des réponses à leurs doléances notamment celle concernant la titularisation des vacataires, dont certains sont en place depuis 2004, ainsi que la revue à la hausse du nombre de postes budgétaires afin de juguler ce déficit.