Plus de 30 millions de CD et autres supports gravés piratés circulent sur le marché. Un constat désolant qui reneigne sur l'ampleur de la contrefaçon et la piraterie artistique, malgré les contrôles renforcés des services de la direction régionale de l'Office national des droits d'auteur de l'Ouest. C'est ce qu'a déclaré, hier, M. Belhachemi, premier responsable de cette direction régionale qui, rappelons-le, couvre 17 wilayas. La célébration de la journée mondiale de la propriété intellectuelle, à laquelle ont pris part des chercheurs universitaires, des artistes, des conseillers juridiques et des responsables locaux, a été l'occasion de rappeler encore une fois la nécessité de coordonner les efforts entre les différents organismes pour combattre ce fléau dont les préjudices s'élèvent à plus de 50 milliards de centimes uniquement pour l'ONDA. «On ne veut pas dresser l'acte de décès de cet Office », a indiqué le responsable, avant d'ajouter que l'Algérie est le premier pays en Afrique à avoir mis en place en 1973 sa société des droits d'auteur. Les chiffres communiqués hier à l'occasion mettent en exergue ce manque d'engouement de la part de certains éditeurs, de sorte que le nombre de CD, DVD et tous supports confondus autorisés par la direction régionale de l'Office de l'Ouest est passé de 10.275.000 à un million entre 2000 et 2010. Idem pour le nombre d'éditeurs qui, à son tour, est passé de 85 éditeurs à 4 en 2010. Les 75 restants ont préféré mettre la clé sous le paillasson pour changer carrément d'activité. Tout en soulignant les efforts consentis pour minimiser les pertes, le responsable a précisé que l'opération de contrôle lancée durant ces quatre premiers mois a donné lieu à la saisie de 9.503 CD, DVD et autres supports confondus dont 8.413 ont été opérés par les services de la police. En 2010, ce sont 72.910 CD et autres supports qui ont été confisqués dont 16.308 ont été effectués par les policiers. A cela, la direction concernée a transmis 673 dossiers à la justice. Des dossiers qui sont en cours de traitement, comme l'a souligné l'intervenant, précisant que 356 d'entre eux concernent l'agence d'Oran, 111 pour Tlemcen, 86 pour Saïda et 39 pour l'agence de Mostaganem. Par ailleurs, cette journée a été marquée par l'intervention de l'universitaire, Mme Salhi, qui a axé son intervention sur les différentes atteintes aux droits de propriété en citant dans ce cadre les sanctions encourues. Rappelons également que des brigades spécialisées relevant des brigades économiques et financières ont été affectées à tous les postes de police. Outre ces agents de l'ordre, l'Office a fait appel à des huissiers de justice pour inciter l'ensemble des opérateurs clandestins à s'insérer légalement dans l'activité. Une autre formule pour obliger les contrevenants à s'acquitter des droits de l'Office et à déclarer l'activité aux services concernés.