Malgré le contrôle renforcé des services concernés, la mafia des forages illicites continue de sévir. Nombreuses sont les entreprises de forage qui opèrent actuellement sans autorisation. Ainsi, six forages illicites ont été recensés durant les trois premiers mois de l'année dont trois à Haï Bouamama, deux à Oued Tlelat et un à Misserghine. Parmi les six puits, trois ont été forés par des sondes. L'extension rapide du périmètre irrigué, conjuguée à une réduction des apports renouvelables en eau, suite à la succession des années de sécheresse, a aggravé la situation. Pour ne pas être démasquées, certaines entreprises, en complicité avec les agriculteurs, préfèrent travailler le soir, ou choisissent des endroits discrets. Pour limiter la casse, les autorités interdisent tout nouveau forage sans étude préalable et sans autorisation. Toutefois, ceci n'a pas empêché pour autant des petites entreprises de forage de travailler clandestinement sans aucune autorisation. Connus pour être des experts en génie hydraulique, surtout en forage des puits, les Syriens sont très actifs dans ce domaine. Le plus préoccupant est que la majorité de ces puits illicites sont des forages profonds qui constituent une menace réelle pour la nappe phréatique. Les forages illicites de puits ont progressé ces dernières années, notamment avec l'arrivée des Syriens spécialisés dans le forage profond avec l'utilisation de sondes artésiennes. Le matériel et les techniques utilisés par ces Syriens sont une véritable atteinte à l'environnement. Alimentant les colporteurs d'eau, ces forages sont en train de causer des dommages irréversibles à la nappe phréatique dans la wilaya d'Oran, notamment lorsqu'ils sont effectués à proximité des zones protégées. La nappe phréatique de la région ouest d'Oran, notamment aux environs d'El-Hassi, Haï Bouamama, « Coca » et Misserghine, est au bord du désastre. Concernant les puits réglementés, quelque 120 autorisations de forage ont été délivrées, cette année, dont 55 au profit des agriculteurs et des particuliers et 43 pour l'ouverture de douches et bains maures. Selon des sources de la direction de l'hydraulique, depuis 2005 à 2010, quelque 924 autorisations de forage ont été délivrées. La majorité des forages a été réalisée par des agriculteurs après des enquêtes sur le terrain. La direction des services agricoles a recensé 2.100 puits exploités par des agriculteurs, dont certains sont utilisés sans autorisation. Les agriculteurs sont ainsi appelés à se rapprocher de ses services et formuler des demandes officielles pour trouver des solutions et régulariser leur situation. Selon des estimations, quelque 320 puits ont été creusés illicitement dans la wilaya. Cependant, ce chiffre ne reflète pas toute la réalité. Dans le but essentiel de préserver la nappe phréatique dont dispose la wilaya, un arrêté a été notifié en 2006 aux services concernés pour procéder au recensement et à la destruction de tous les forages existant dans la ville. L'arrêté stipule, entre autres, une saisie d'une durée de six mois du matériel utilisé dans le forage illicite et des sanctions contre les contrevenants, conformément aux dispositions pénales prévues dans ce genre de délit. Les services concernés avaient pour mission le recensement de tous les puits de la wilaya non autorisés et leur enfouissement. Cependant, en dépit de cet arsenal répressif, les propriétaires de forages illicites ne sont aucunement inquiétés à Oran. Le créneau semble, bien au contraire, prospérer devant un certain laxisme. Le renforcement du contrôle effectué par la police de l'eau à partir de 2006 a limité relativement le phénomène de creusement non autorisé mais sans pour autant le stopper complètement.