Sporting de Médioni, voilà une équipe qui n'arrive pas à sortir de sa léthargie et ce, en dépit de son passé au sein du football national. Pour l'histoire, le SCMO a été le premier club de l'Ouest après l'indépendance à jouer la phase finale des critériums où il s'est classé à la troisième position en 1963, avant d'accéder en division Une en 1965 où il s'est emparé de la troisième place contre les ténors du football algérien en 1966. Le SCMO, c'est également un club qui a enfanté de grands dirigeants et de grands footballeurs tels que les Ali Chérif, Krimo, Bouhizeb, Cherraka, Douah, Ababbou, Ouanès Mohamed, Tazi, Boukhacheba, Seddik, Arab Sayah, Namoussi, Bounif, Benzemmour. Même l'international Zefzef (MOC) avait signé à l'époque au SCMO mais il n'avait pas joué. Il est donc légitime que le Sporting mérite une plus grande considération, ne serait-ce que par rapport à son histoire. Aujourd'hui, ce club est à l'agonie et se trouve dans une asphyxie financière sans précédent, ce qui risque de décourager les dirigeants actuels qui luttent contre vents et marées. «Mais, jusqu'à quand ?», se demandent le président du club Habib Attou Djillali et son vice-président qui tient le rôle de manager général, Belahcene Kadda, et qui sont considérés comme les deux chevilles ouvrières de l'équipe. «Nos dettes des trois saisons dernières s'élèvent à 600 millions de centimes et notre compte est bloqué à chaque fois par les créanciers pour percevoir leur argent. La subvention de la wilaya est de l'ordre de 200 millions de centimes au lieu des 300 qui nous ont été alloués la saison précédente. L'APC nous a octroyé 300 millions mais cette somme a été amputée de 70 millions par les créanciers. Nous ne pouvons faire face à cette situation d'autant plus que cette année nous avons la charge de deux nouvelles catégories, les cadets A et les juniors A, soit plus de 250 joueurs à gérer. Aussi, la saison passée, nous avons contracté des dettes de près de 500 millions de centimes. Sincèrement, cette situation risque de faire tomber à l'eau les objectifs assignés», avouent nos deux interlocuteurs. Les dirigeants du SCMO ont frappé à toutes les portes, mais en vain. «Nous avons sollicité toutes les parties concernées, nous avons même déposé une demande d'audience auprès de M. le wali d'Oran qui est restée sans réponse jusqu'à ce jour. Vu l'intérêt qu'il porte aux clubs d'Oran et sa volonté de contribuer pour le développement du sport roi de notre ville, nous comptons sur sa compréhension pour venir en aide à un club qui mérite plus d'égards. Nous avons de longs déplacements à effectuer à Debdeba, Mecheria, Aïn Sefra, Bougtob et aussi Tiaret. Si le club a survécu jusqu'à ce jour, c'est grâce à quelques sympathisants comme les Kari Abdelkader, Belahcene Kadda, Youcef Abdelkader, Belkomit Yacine et Sayed Kadiro qui ont emprunté de l'argent au club», affirment-ils. Par ailleurs et en parallèle, les joueurs se préparent activement sous la houlette du coach Abdelkader Braik qui effectue un gros travail psychologique pour sensibiliser les joueurs, les incitant à se concentrer sur leur travail en attendant que la situation financière se débloque. L'effectif, dont la moyenne d'âge ne dépasse pas les 21 ans, a été renforcé par de jeunes éléments ayant déjà évolué en Ligue 2 avec en plus la promotion de pas moins de sept juniors. Les responsables du SCMO et leurs fans lancent un appel aux pouvoirs publics pour essayer de sauver un club qui risque de connaître d'autres mésaventures.