Le nombre d'accidents liés à l'explosion des bouteilles de gaz butane ne cesse d'augmenter. Avant-hier, une femme âgée d'une quarantaine d'années est morte suite à une explosion d'une bouteille de gaz. La victime, originaire de la localité de Tafraoui, a été admise le mois dernier au niveau du service des grands brûlés et de chirurgie réparatrice de l'hôpital d'Oran (pavillon 2) dans un état critique. La victime a succombé à ses blessures en début de semaine, alors que son fils âgé de 10 ans est toujours gardé sous surveillance médicale. En dépit des campagnes de sensibilisation lancées à chaque fois par les services concernés et à leur tête l'entreprise Naftal, Sonelgaz et la protection civile, le nombre des accidents liés à l'utilisation des bouteilles de gaz butane ne cesse d'augmenter. Ces accidents sont causés principalement (99%) par une mauvaise utilisation de la bouteille de gaz ou par une négligence humaine. La majorité des accidents ont pour origine l'utilisation de bouteilles non conformes où non contrôlées. En effet, le gaz butane est à l'origine de 90% des brûlures en Algérie ! Les risques sont d'autant plus grands en automne et en hiver. Ajouté à l'imprudence, à la négligence et au laisser-aller des maîtres et des maîtresses de maison, il mène droit vers le sinistre. Les victimes se comptent parmi toutes les catégories sociales: des personnes riches et d'autres pauvres, des hommes et des femmes instruits et d'autres illettrés. Les personnes les plus vulnérables sont encore les enfants en bas âge et les personnes âgées qui se retrouvent sans défense face au danger. C'est d'autant plus révoltant qu'il s'agit de drames qui pourraient être évités par de petits réflexes quotidiens. Il s'agit de vérifier, avant de se mettre au lit, que les robinets du gaz sont tous fermés. Cela ne prend pas une minute et ne nécessite pas le moindre effort. Il s'agit aussi de vérifier que la maison est suffisamment aérée pendant l'utilisation des appareils de chauffage car, il y a toujours un risque de fuite. Avec le phénomène de contrefaçon qui prend de l'ampleur partout dans le monde, on ne peut jamais être sûr de la bonne qualité des produits apportés à la maison. Il faut aussi, pendant le transport, vérifier la position et l'efficacité du robinet, l'utilisation de cette bouteille à des fins domestiques, s'assurer que la bouteille ne dégage aucune fuite et que le tuyau y est rattaché convenablement, les différents appareils alimentés à partir du gaz butane, avec une aération, ainsi que l'ouverture des portes et des fenêtres. Selon Naftal, la majorité des accidents ont pour origine l'utilisation de bouteilles non conformes ou non contrôlées. La pratique commerciale illégale et l'enfûtage clandestin constituent aussi un facteur de risque. Le problème se pose généralement pour les citoyens qui s'approvisionnent à partir de vendeurs ambulants et non pas des dépôts de Naftal, où toutes les bouteilles sont contrôlées et renouvelées après une certaine durée de vie. Les bouteilles B13 distribuées par Naftal sont assurées à 100 pour 100 et sont contrôlées tous les cinq ans. Une moyenne de 400.000 bouteilles/an sont réformées dans ce même cadre sur un parc bouteilles de 20 millions d'unités. Parmi les 10.000 victimes de brûlures admises aux hôpitaux chaque année, 1.000 nécessitent une hospitalisation dont 100 décèdent. La prise en charge thérapeutique d'un seul grand brûlé revient en moyenne à 1,5 million de dinars. A Oran, huit personnes sont mortes suite à des explosions de bouteilles de gaz butane depuis le début de l'année en cours et une cinquantaine d'autres ont été asphyxiées après inhalation. Au début de l'année, une fuite de gaz provenant d'une bouteille de gaz butane a provoqué un grave incendie dans une maison à la rue de Mostaganem. Le sinistre a causé la mort de trois personnes: deux femmes et un enfant.