Les investissements directs étrangers (IDE) en Algérie ont atteint 435 milliards de dinars (4,35 milliards d'euros) durant le premier semestre 2011, a indiqué, hier, le directeur général de l'Agence nationale de l'investissement (ANDI). «Nous assistons à un retour des investissements étrangers. Ce niveau d'investissement n'avait jamais été enregistré», a affirmé Abdelkrim Mansouri, le directeur général de l'ANDI à la radio chaîne 3. Ces IDE concernent des secteurs comme le médicament, l'agroalimentaire, les matériaux de construction ainsi qu'un certain nombre d'activités industrielles. M. Mansouri impute la hausse de ces IDE à l'efficacité des mesures prises par le gouvernement. «Nous voulons des IDE en harmonie avec les politiques de développement national», explique M. Mansouri. «Nous avons une politique sélective en matière d'IDE. Nous sommes un pays ouvert mais nous voulons recevoir de l'investissement direct étranger qui intègre l'économie nationale, crée de l'emploi et assure le transfert de technologie», souligne le directeur de l'ANDI. Et d'estimer que cette politique sélective générera des emplois qualifiés. La progression des intentions d'investissements s'explique notamment, selon l'ANDI, par l'amélioration du climat des affaires en Algérie et par les impacts des plans de relance économique élargissant le marché des services notamment dans les domaines du BTPH, des transports de marchandises et des matériaux de construction. Les IDE étaient en berne depuis deux ans. Les investissements étrangers engagés en Algérie s'étaient établis à 2,29 milliards de dollars en 2010. Ce chiffre marquait un recul par rapport à 2009 (2,76 milliards). Les investissements algériens ont aussi enregistré un bond significatif. Plus de 4 000 projets ont été lancés par des nationaux durant les six premiers mois de 2011, soit une hausse de 33% par rapport au dernier semestre 2010. L'ANDI prévoit une nouvelle progression des investissements durant le deuxième semestre 2011. «On s'attend à ce que les IDE doublent durant le deuxième semestre de l'année 2011. L'Algérie reste un pays attractif que ce soit par rapport à sa situation géographique ou à sa situation macroéconomique», dit M. Mansouri. L'ANDI a ouvert 40 guichets uniques décentralisés à travers le pays. Ces antennes décentralisées ont pour mission de faciliter les investissements, orienter, conseiller et accompagner le porteur de projet. «Nous voulons à travers le guichet unique réduire la chaîne d'investissement. Ces guichets accueillent en leur sein les représentants du centre du registre du commerce, des impôts, des douanes», rappelle le directeur de l'ANDI. Ce responsable souligne que «l'ANDI a mis à la disposition des investisseurs un nouveau service permettant à ces derniers d'effectuer leurs démarches via le Web». Selon l'ANDI, plusieurs investisseurs étrangers continuent de manifester leur désir d'investir en Algérie et sollicitent les services de cette agence pour s'informer des nouvelles conditions d'investissement en Algérie. Cette agence relève que les créneaux d'investissements déclarés reflètent les besoins liés aux grands chantiers lancés dans le cadre des grands investissements publics (logements, autoroute Est-Ouest, rails, infrastructures publiques, etc.). Cette hausse des IDE intervient en dépit des mesures restrictives contenues dans la loi de finances complémentaire entrée en application le 28 juillet 2009 qui a notamment instauré la règle 51/49, qui oblige pour tout nouvel investissement, les étrangers à céder au moins 51 % à un opérateur algérien. La LFC 2009 impose également des mesures restrictives en matière d'importations, comme l'introduction du crédit documentaire et la suppression du crédit à la consommation. L'objectif du gouvernement était de réduire le montant des importations qui ne cessent d'exploser.