A moins de vingt jours des fêtes de l'Aïd El Kebir, les moutons dressent déjà leurs cornes et comptent bien négocier leur peau contre des sommes qui donnent le vertige à plus d'un père de famille. En effet, une virée faite cette semaine au niveau du marché à bestiaux à Tiaret nous a permis de constater que les prix des moutons sont si élevés que certains ont déjà définitivement renoncé à l'idée d'acheter une bête pour leurs enfants. Lundi dernier, au niveau du marché à bestiaux de Sougueur, l'un des plus importants de tout le pays, les prix des ovins ont flirté avec des niveaux inégalés, à l'exemple de ce bélier vigoureux cédé contre la modique somme de 41.000,00 dinars à un négociant en dattes venu de la lointaine Ghardaïa. Cette hausse soudaine dans les prix des moutons s'explique selon les connaisseurs des arcanes du monde agricole, ce qui pousse les éleveurs et autres intermédiaires à faire dans la rétention, préférant attendre les derniers jours avant l'Aïd dans l'intention d'engranger plus d'argent. Mais dans une tentative d'agir sur les prix à la baisse à quinze jour du jour J, la direction des services agricoles de concert avec celle du commerce ont décidé d'octroyer des autorisations provisoires d'ouverture de marchés à bestiaux de proximité ou des «souika», comme on les appelle ici, même si certains pensent avoir trouvé l'idée en offrant à leurs enfants des caprins, à l'image de ces chèvres cédées jeudi matin entre 8.000 et 11.000 dinars pour une bête d'à peine quinze kilogrammes.