A l'instar des projets de lois sur les portis politiques et les associations, les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont voté, hier, à la majorité absolue la loi organique relative à l'information. Seuls les députés du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et quelques indépendants ont voté contre le projet de loi de Nacer Mehal. Alors que le RCD continue de boycotter les séances de l'APN, le Parti des travailleurs (PT) et le FNA, quant à eux, se sont abstenus. Les députés du Mouvement Ennahda se sont retirés de la séance. Quelques députés indépendants ont tenu à relever des «incohérences» contenues dans l'avant-projet de loi. Un ancien député du RCD, élu sur une liste d'indépendants lors des dernières législatives, a appelé carrément, hier en plénière, à rejeter certains articles qu'il juge «excessifs». Interrogé, par ailleurs, sur les raisons de l'abstention de son parti, Taazibt Ramdhane, député du PT et membre de la commission parlementaire qui a planché sur les l'amendement à l'avant-projet de loi, nous a affirmé que le texte ne prend pas en compte toutes les préoccupations de la corporation mais il y a des articles, dit-il, qui assurent la liberté d'expression et le principe d'ouverture des médias. Il faut savoir qu'il aura fallu aux députés à peine une demi-journée pour examiner plus d'une centaine de projets d'amendement d'articles contenus dans le texte présenté par le ministre de la Communication, le mois de novembre dernier. Nacer Mehal a, pour sa part, salué le travail effectué par la commission culture, communication et tourisme de l'APN et rendu un hommage aux députés qui ont adopté l'avant-projet de loi qui entre, assure-t-il, dans le cadre des réformes décidées par le chef de l'Etat. A l'extérieur de l'hémicycle, des dizaines de journalistes observaient un sit-in devant le Parlement pour dénoncer certains articles contenus dans le projet de loi, à leur tête l'amende de 500.000 DA pour sanctionner tout journaliste rendu coupable de diffamation notamment. A l'appel de «l'initiative nationale pour la dignité du journaliste», environ une cinquantaine de professionnels du secteur ont voulu ainsi marquer de leur présence le jour de l'adoption de la nouvelle loi relative à l'information. Encerclés par la police et contraints de se rassembler sur une placette à quelques dizaines de mètres du siège de l'APN, les journalistes ont déployé des banderoles exprimant leur ras-le-bol et revendiquant un statut et des conditions socioprofessionnelles meilleures. Dans un communiqué lu par un membre de l'initiative, créée il y a 9 mois, les journalistes ont porté l'entière responsabilité sur les députés qui s'apprêtaient à adopter le projet de loi. «Nous interpellons le président de la République, en sa qualité de premier magistrat du pays pour faire une deuxième lecture du projet de loi relatif au code de l'information en associant les journalistes et les professionnels du secteur, dans l'élaboration d'un texte qui puisse garantir les droits socioprofessionnels des journalistes ainsi que la promotion de la presse et du secteur», est-il indiqué dans le communiqué. Ce dernier, dont une copie a été remise au président de l'APN Abdelaziz Ziari, conclut en soulignant que les journalistes continueront à défendre leurs droits légitimes et à poursuivre leur combat avec tous les moyens pacifiques et légaux.