Nouveau phénomène en Algérie, le suicide par immolation par le feu ne cesse de faire des victimes. Ainsi, après quatre jours de coma, un sexagénaire victime de brûlures au 3ème degré a succombé à ses blessures, avant-hier matin, au niveau du service des grands brûlés au CHU d'Oran. La victime répondant aux initiales B.A., âgée de 65 ans, originaire de la commune de Gdyel, à l'Est d'Oran, a tenté de mettre fin à ses jours par immolation. L'homme s'est aspergé d'essence avant d'allumer un briquet. Arrivés sur les lieux, les pompiers ont pu neutraliser les flammes et évacuer l'homme qui s'était transformé en une véritable torche humaine, avant de l'évacuer vers l'hôpital d'El-Mohgoun, souffrant de brûlures au 3ème degré. Il a été transféré vers l'hôpital d'Oran où il a rendu l'âme après quelques jours. Une enquête a été ouverte par les services de sécurité pour déterminer les raisons qui ont poussé ce sexagénaire à un tel acte. Pour rappel, l'année dernière, une soixantaine de personnes victimes d'immolation par le feu ont été admises à hôpital d'Oran. La majorité d'entre eux sont morts. La semaine dernière, quatre citoyens qui ont tenté de s'immoler par le feu pour exprimer leur désarroi et leur mal-vie ont été admis au niveau du service des grands brûlés et de la chirurgie réparatrice du centre hospitalo-universitaire d'Oran, parmi eux un adolescent et un quadragénaire. Pour un psychologue, «le phénomène de l'immolation par le feu auquel ont eu recours nombre de citoyens pour exprimer leur sentiment d'exclusion et leur mal-vie n'est pas un fait nouveau dans notre société, car le fait de s'immoler par le feu, de se jeter d'un bâtiment, ou se pendre avec une corde, constitue une réaction psychologique purement individuelle par rapport à une situation donnée et à laquelle l'individu n'arrive pas à s'adapter. Et puis, il convient également de dire que chaque individu a ses propres mécanismes de défense psychologiques et sa propre façon de réagir devant de nouvelles situations auxquelles il est confronté. Conclusion: la seule différence réside dans la manière avec laquelle agit l'individu». Selon le même psychologue, «ces actes dénotent de la fragilité de certains individus à affronter des situations de désespoir extrême».