Confrontées depuis toujours au traitement et à la gestion des déchets d'activité de soins à risque infectieux (DASRI), les entreprises publiques hospitalières (EPH) de la wilaya, au nombre de trois, à savoir Thenia, Bordj Menaïel et Dellys, croulent sous ces déchets. Parfois, certains gestionnaires utilisent des décharges existantes ; mais depuis quelque temps, des citoyens, conscients des risques de ces déchets, s'opposent catégoriquement au déchargement des camions des hôpitaux. Les élus communaux, de peur de subir la foudre de leurs concitoyens, s'alignent et opposent un niet catégorique aux doléances des directeurs d'hôpitaux. Certains hôpitaux disposent d'incinérateurs mais ne peuvent, là aussi, les utiliser sous la pression des résidents de Boumerdès, ou encore de Bordj Menaïel. Seule alternative aujourd'hui, le recours au banaliseur : ce nouvel appareil, qui se généralise en Europe ces dernières années et dont certains hôpitaux algériens ont fait l'acquisition il y a peu, permet de gérer efficacement et proprement les différents déchets d'activité quotidienne des soins à risques infectieux des services des urgences et blocs opératoires. Le banaliseur, dont rêve chaque directeur d'hôpital, est un procédé qui remplace le classique incinérateur. La nouvelle technique permet, selon un technicien de la prévention au niveau de l'entreprise publique de santé de proximité de Thenia, M. Faradji, de réduire à néant les germes. En outre, ajoute notre interlocuteur, « cette technique permet aussi la stérilisation des déchets qui deviennent par la suite des déchets ménagers, d'où la facilité de les accueillir dans les décharges ou dans les centres d'enfouissement technique (CET), sans risque pour l'environnement et la santé du citoyen ». Alors, à quand cet appareil au niveau de nos hôpitaux ? L'investissement dans ce procédé, selon un économe d'un des hôpitaux de Boumerdès, est à la portée des établissements hospitaliers. D'ailleurs, il est recommandé de doter les nouveaux centres de Boumerdès, Thenia et Khemis el-Khechna de banaliseurs et mettre ainsi fin aux incinérateurs, qui, même s'ils existent, sont tous à l'arrêt.