Le groupe pharmaceutique Saïdal annonce qu'il produira, d'ici à trois ans, toutes les formes d'insuline. C'est ce qu'a affirmé, jeudi, le directeur de marketing et de l'information médicale auprès de ce producteur pharmaceutique, M. Yahia Naïli. Un tel déploiement sur ce segment en proie à de récurrentes pénuries, figure en bonne place, dans un plan de développement lancé par ce groupe (détenu en majorité par l'Etat), en 2009, et adopté, en 2011, par le Conseil des participations de l'Etat (CPE). Ce plan prévoit une modernisation des équipements et un élargissement de la gamme de production. En ligne de mire : créer 7 sites de production dont un dédié à l'insuline. «Le but est de satisfaire les besoins du marché local en la matière», explique M. Naïli, sur la radio Chaîne 1. Saidal a entrepris des discussions avec de grandes firmes pharmaceutiques multinationales, spécialisées dans la production del'insuline, rappelle ce responsable qui souligne que ces pourparlers sont en phase finale avant que ces projets soient soumis, pour adoption au CPE. M. Naïli a qualifié cette première phase de ce projet, qui est susceptible d'être lancé dès cette année, d'«importante, sensible et stratégique», tant pour le pays que pour le groupe. Saïdal compte lancer son projet d'extension de son usine de production d'insuline de Constantine. Le projet permettra au groupe de faire passer sa part de marché de 7% actuellement à 80% d'ici à 2014. Ce qui induira une hausse de son chiffre d'affaires, dans ce segment, de 700 millions à 12 milliards de DA, d'ici à trois ans. Dans la foulée, M. Naïli rappelle que le même plan prévoit également une production des médicaments anticancéreux, en partenariat avec des firmes multinationales. Un segment considéré comme étant tout autant «stratégique», la facture d'importation de ces spécialités médicamenteuses, demeurant très salée. Les anticancéreux représentent à eux seuls pas moins de 18% de la facture globale des médicaments importés. La facture d'importation des médicaments a atteint un record avec 2,5 milliards de dollars, en 2011. En 2010, le marché du médicament a atteint 2,2 milliards de dollars, tandis que la production nationale n'a pas couvert le quart de cette valeur. Saidal a déjà arrêté la nomenclature des médicaments anticancéreux qu'il compte fabriquer. Le groupe produira une vingtaine de médicaments, utilisés dans le traitement du cancer. Le groupe est en discussion avec un producteur koweitien pour envisager de lancer, en commun, une usine de production d'anticancéreux. Sur quelque 150 produits utilisés contre le cancer, Saïdal envisage de produire une vingtaine de spécialités médicamenteuses, permettant de traiter les tumeurs. La Pharmacie centrale des hôpitaux achète, chaque année, pour une valeur de 8 à 10 milliards de DA de produits anticancéreux importés. Les anticancéreux sont affectés d'une façon récurrente par des pénuries. M. Naïli précise que le volet des anticancéreux sera tranché, avant la fin du premier trimestre 2012. Répondant à une question sur les médicaments destinés au traitement de l'hépatite virale, M. Naïli fait savoir que ces antiviraux seront produits par le futur centre biotechnologique, tel que projeté par le plan de développement du groupe. «Ce centre devrait produire des vaccins contre l'hépatite virale, en partenariat avec des laboratoires étrangers spécialisés», indique-t-il. M. Naïli rappelle que Saïda couvre 7% du marché national en termes de valeur et 15% en termes de volume. Saidal compte tripler ce chiffre d'affaires et doubler sa capacité de production, à travers un programme d'investissement qui s'élève à 16,7 milliards de DA, d'ici à 2014. «Notre plan escompte atteindre 25% en valeur et 50% en volume», dit-il, indiquant que le groupe escompte à contribuer de manière «efficace» au programme du gouvernement visant à atteindre 70 % de couverture du marché domestique par la production locale, d'ici à 2014. Selon M. Naïli, Saidal vise la production de 180 médicaments sur une gamme globale de 260 spécialités médicamenteuses.