C'est devenu maintenant récurrent, chaque arrière-saison la pomme de terre devient inaccessible aux bourses moyennes, malgré les assurances affichées par les responsables concernés. En effet, après avoir plané aux environs de 50 et 60 DA durant quelques semaines, dame patate s'est sentie pousser des ailes et vole maintenant en haute altitude à 80 DA le kilo, au prix de gros, c'est-à-dire au moins 85 à 95 DA chez le détaillant. Même dans les marchés populaires où les prix sont relativement bas, la pomme de terre ne descend pas au-dessus de 70 DA pour un calibre très proche d'une balle de ping-pong. Ceci pour l'aliment numéro un de l'Algérien. Mais il ne faut pas croire que les autres légumes et fruits ne coûtent pas cher, loin de là ! En effet, les légumes de saison, comme les petits-pois, les fèves, l'oignon vert, l'artichaut affichent toujours des prix trop élevés, au grand dam des pères de famille qui ne savent plus quoi acheter pour les leurs. Ainsi, les petits-pois coûtent entre 130 et 160 DA le kilo, les fèves affichent 80 DA, l'artichaut entre 80 et 100 DA, l'oignon vert vaut 35 et 40 DA, alors que la salade dépasse les 100 DA, dans la plupart des marchés. Les choux-fleurs sont cédés généralement à 80 et 90 DA, l'oignon sec à 45 DA, la courgette à 80 DA, le navet et la carotte à 60 et 70 DA. Quant aux légumes hors saison, leurs prix varient d'un produit à un autre et d'un marché à un autre. La tomate vaut entre 60 et 80 DA, le poivron est vendu entre 120 et 140 DA. Pour les viandes, les blanches sont cédées entre 230 et 250 DA le kilo plein, la dinde affiche aux environs de 400 DA le tout-venant et 850 DA pour l'escalope. La viande rouge est pratiquement inabordable, à 1.100 DA pour l'ovin et 900 DA pour le bovin, avec des pointes de 1.500 DA, pour le beefsteak pas toujours tendre. Avec le mauvais temps persistant, le poisson, toutes variétés confondues, est inabordable à plus de 400 DA le kilo de sardine et au-dessus de 600 DA pour le poisson blanc avec en sus, une qualité médiocre. Les fruits, et malgré la profusion des oranges et des mandarines, sont toujours trop chers puisque l'orange est vendue entre 60 et 80 DA pour celle de petit calibre et entre 110 et 160 DA pour les plus belles. La mandarine, en fin de parcours, présente une mine déconfite mais coûte quand même plus de 80 DA, chez la plupart des marchands. La pomme de qualité basse vaut 120 DA et plus, le pauvre se rabattant sur celle qui commence à pourrir mais qui est cédée à au moins 60 et 80 DA. La fraise, encore rare, coûte plus de 400 DA le kilo et la banane ne descend point au-dessous de 140 DA. Et ce sont les pauvres smicards qui ne savent plus où donner du porte-monnaie, car même les légumes secs, qui constituaient un dérivatif, sont devenus trop chers, avec 130 et plus pour les haricots verts et entre 91 et 120 DA pour les lentilles.