Fait pour le moins surprenant et qui ne cesse de prendre de l'ampleur ces derniers mois, des Tunisiens qui arrivaient naguère au compte goutte en terre algérienne sont de plus en plus nombreux à se rendre chez nous depuis la révolution du jasmin du 14 janvier 2011. En effet, selon des habitués de la Tunisie, le parc automobile du poste frontalier d'Oum Théboul et celui d'El Ayoun, on ne trouve que des véhicules immatriculés en Tunisie et c'est à peine si l'on arrive à repérer parmi elles une voiture immatriculée en Algérie. Même constat au niveau des stations d'essence d'Oum Théboul, El Kala, Aïn Assel et El Ayoun où de longues files de voitures immatriculées en Tunisie attendent pour faire le plein de carburant. Dans les souks hebdomadaires des villes frontalières c'est aussi la ruée des Tunisiens qui font leurs emplettes pour différents produits comme les boissons gazeuses, les jus, les fruits et les légumes. D'autres vont encore plus loin jusqu'à Annaba, Constantine et Sétif. Approchés, des Tunisiens diront que du temps de Ben Ali, il était difficile de venir en Algérie au regard de certaines contraintes comme l'obtention du passeport. Maintenant, les choses ont changé et en visitant l'Algérie diront d'autres, cela permet de connaître un pays frère et une manière de joindre l'utile à l'agréable en faisant ses achats car cela revient moins cher qu'en Tunisie où la vie est devenue trop chère. Enfin selon les estimations, le nombre de Tunisiens venant de Tabarka, Nezzar, Aïn Dreham, Djendouba, Beja et même de la capitale Tunis et se rendant en Algérie dépasse les cinq cents personnes par jour.