L'ouverture du nouveau marché de gros de fruits et légumes n'a pas eu lieu hier comme prévu dans un premier temps. Aucune date n'a été fixée, à vrai dire, pour la mise en service effective de cette infrastructure. De fait, cette démarche administrative demeure tributaire d'une opération assez délicate qui revêt un aspect à la fois technique et sécuritaire : la démolition des halles centrales. Le souci des autorités locales est de s'assurer que les halles centrales ne soient pas squattées une fois vidées de leurs 194 occupants «légaux». Un responsable au fait de ce dossier - qui a requis l'anonymat - explique la problématique: «Il y a 200 indus-mandataires qui n'attendent que ça (le transfert) pour s'emparer des stands. Si un tel sénario se produit, les choses se compliqueraient davantage. Il y aurait inévitablement du grabuge. Or, la bonne gouvernance recommande la sagesse en tout acte de gestion.» On est donc dans une phase de «temporisation» avant la concrétisation de l'opération. Pour le premier chef de l'Exécutif local, le seul moyen de se prémunir contre toute occupation illicite des halles centrales de l'avenue Chakib Arslan, c'est de raser la structure tout de suite après l'évacuation des prestataires. Mais une autre source évoque une autre cause de report : l'inexistence à Oran d'une entreprise de BTP spécialisée dans la démolition. Il s'agit d'un édifice mastodante situé en plein tissu urbain et, par conséquent, il faut en confier la destruction à des experts. Le dispositif de démolition, y compris la mise en place d'un périmètre de sécurité autour des halles, est actuellement à l'étude, ajoute la même source. Ceci alors que le conseil d'administration de l'Epic de gestion des marchés de gros de fruits et légumes, des voitures et des bétails, devra se réunir, aujou-rd'hui, a-t-on appris auprès de son directeur général, Belarbi Tahar. La date d'ouverture du marché sera très probablement fixée à l'issue de ce conseil, dont l'ordre du jour est axé sur plusieurs points dont une bonne partie d'ordre organique. L'association des mandataires avait, rappelle-t-on, demandé un délai supplémentaire d'une semaine à compter de la date d'ouverture annoncée auparavant, à savoir le 1er juin. L'entreprise gestionnaire veut ne pas aller au-delà de cette échéance mais les choses ne dépendent pas seulement d'elle. Bien qu'elle soit déjà prête pour ouvrir les portes du marché, l'entreprise gestionnaire est assujetie aux instructions de l'administration locale, dont la préoccupation est concentrée pour l'heure sur «comment déloger les 194 mandataires des halles centrales sans risque d'invasion des locaux par certains». Selon M. Belarbi, «nous disposons même des tickets d'accès au tarif proportionnel au tonnage entrant ayant été promulgué». Dans un autre registre, le même responsable indique que sur les 163 mandataires qui ont retiré le bon de versement du cautionnement, 20 n'ont pas encore accompli le dépôt de fonds exigé par la loi pour l'exercice de cette profession au sein de la structure publique. Il existe par ailleurs 13 cas litigieux relatifs au nom du titulaire du contrat de bail, une situation dont l'EPIC de gestion a hérité des anciennes halles centrales.