La semaine qui vient de s'écouler a été difficile pour les 25 travailleurs activant au Centre d'appels de la délégation régionale des Télécommunications de Constantine. En effet, ces derniers, et parmi eux 21 femmes, ont comparu lundi et mardi derniers, devant la commission de discipline (CD) pour le motif de refus d'exécution des tâches liées au poste de travail. Selon les informations recueillies auprès de certains d'entre eux, il est à craindre que les décisions de la CD vont tomber dès le début de la semaine prochaine. La genèse de ce problème, nous ont indiqué les mêmes sources, remonte à l'année 2006, quand ces agents, en majorité des universitaires, ont été recrutés dans ce centre en tant que «conseillers téléphoniques et employés dans des tâches d'opérateurs téléphoniques, affirment-ils, en faisant référence à des contrats de durée indéterminée et à la promesse faite par les responsables du centre, qu'ils seront réaffectés à d'autres postes, plus en rapport avec leurs diplômes, au bout de 3 ans.» Cette méthode est en vigueur et est scrupuleusement respectée dans les centres d'Oran et d'Alger», disent-ils dans une motion qu'ils ont adressée le 26 juin courant, à l'UGTA de Constantine et dont nous détenons une copie. «Mais au bout de 6 années de travail, rien n'est venu alors que l'activité devient insoutenable, surtout pour les femmes qui sont majoritaires dans le centre et dont la plupart, mariées, ont des devoirs domestiques qui les empêchent de travailler la nuit. Plusieurs travailleurs ont commencé à avoir des problèmes de santé sur les plans physique et psychique». Mais les responsables du centre, soutiennent les pétitionnaires, «font la sourde oreille à leurs réclamations». Les intéressés ont organisé ainsi le 10 avril, puis le 11 juin derniers des arrêts de travail qui ont duré quelques heures pour attirer l'attention de l'opinion publique et protester contre les conditions de travail. «Il est admis, à l'échelle mondiale, qu'aucun individu ne peut passer plus de 2 ans dans ce genre de poste, compte tenu de la nature du travail qu'il doit accomplir. Malheureusement, nos responsables continuent à faire l'impasse sur nos difficultés en refusant de nous réaffecter à d'autres postes de travail malgré nos demandes répétées. Pire, nous avons été surpris dernièrement par de nouvelles instructions de la direction, nous imposant de nouvelles tâches hors de nos capacités. Nous avons demandé l'aide de notre syndicat qui est resté sourd à nos revendications et nous avons exposé notre problème dans les colonnes de la presse écrite. Ce qui a provoqué l'ire des responsables qui ont décidé de nous traduire tous, devant la commission de discipline». Les responsables de l'union territoriale ouest de l'UGTA, ont été reçus, mardi, par le délégué régional auprès duquel ils ont protesté en arguant du fait que les punitions collectives de travailleurs sont prohibées par la loi. Aussi, M. Bilami Hamza, secrétaire de l'UT chargé des conflits sociaux, contacté hier, n'a pas hésité à parler «d'arbitraire», en reprochant aux responsables d'Algérie Télécom de «manquer de dialogue avec leurs travailleurs et préfèrent utiliser la coercition». Son supérieur Arafa, secrétaire général de l'UT, dira que «nous refusons que ce collectif des travailleurs soit traduit en conseil de discipline parce qu'il n'a fait que revendiquer ses droits humains et légitimes. C'est également inédit et aberrant de faire passer, en même temps, 21 femmes en conseil de discipline». Quant au délégué régional d'Algérie Télécom de Constantine, M. Samai, nous avons tenté durant toute la journée d'hier, de le joindre part téléphone, mais sans résultat, les cadres de cette en entreprise étant en réunion, nous a-t-on répondu.