Pourtant régis par une réglementation rigoureuse, les jet-skis sur les plages continuent de terroriser les baigneurs. L'utilisation de ces hydroglisseurs connaît une anarchie sans pareille. Une anarchie qui avait coûté la vie à cinq estivants l'été dernier et a fait une dizaine de blessés. Cette saison, les services concernés et à leur tête la gendarmerie nationale, et les gardes-côtes ont décidé de sévir contre les pilotes des jet-skis qui violent les règles d'usage notamment en matière de bande de sécurité des couloirs d'accès à la zone de navigation qui est fixée à 300 mètres de l'espace réservé à la baignade. Ainsi, depuis l'ouverture de la saison estivale, 32 mises en demeure ont été adressées aux propriétaires de jet-skis épinglés pour non-respect des normes de sécurité. Les récidivistes seront lourdement sanctionnés conformément à la réglementation en vigueur. Les engins nautiques pourront être saisis et mis en fourrière pour préserver la vie des baigneurs. Bien que la loi soit claire, elle est loin d'être prise en considération et encore moins respectée par ces jeunes. La bande de sécurité des couloirs d'accès à la zone de navigation est fixée à 300 mètres de l'espace réservé à la baignade alors que la zone de navigation est limitée en deçà de deux miles nautiques à compter de la limite des eaux. Les élus locaux, la protection civile et la gendarmerie nationale, principaux intervenants dans l'application des mesures, viennent tour à tour annoncer les dispositions prises, sauf que sur les plages les estivants de leur côté ne cessent de dénoncer la non-application de tels dispositifs. Des abus en tous genres sont constatés et rien ne semble fait pour mettre fin à ces dépassements. Cette situation est, à chaque année, confirmée avec les victimes de jet-skis. Ce phénomène prend de l'ampleur, mais pas seulement au niveau des plages oranaises. Il se trouve en effet que des incidents graves ont été signalés à travers d'autres plages du pays. Le constat est sans appel si l'on se réfère aux statistiques annuelles qui font état de plus de 100 sinistres enregistrés sur nos plages. Particulièrement dans les grandes villes côtières, comme Alger, Oran, Béjaïa, Jijel et Annaba. Une question mérite d'être posée : faut-il interdire les jet-skis au niveau des plages. La réglementation régissant l'utilisation des jet-skis existait sous forme d'un arrêté du ministère des Transports promulgué en 2003 mais n'était strictement sinon pas du tout appliquée. De nombreux accidents impliquant des jet-skis ont été enregistrés à Oran ces dernières années, dont deux mortels (2005 et 2006). Depuis, tous les hydroglisseurs sont en principe contrôlés avant d'accéder à la plage. Ainsi, en plus de l'immatriculation, trois documents sont exigés pour mettre en circulation les jet-skis, à savoir le permis de catégorie A, la carte de circulation et le document de l'assurance. Les services spécialisés dans la surveillance des plages et notamment les gardes-côtes veilleront à l'application ferme de l'arrêté fixant les prescriptions spéciales de navigation et d'inspection des engins flottants nautiques à moteur pratiquant une navigation de plaisance et de loisir. Des bouées de balisage délimitant la bande de sécurité et les couloirs d'accès à la zone de navigation des jet-skis devraient être installées au niveau des quelques plages fréquentées par les amateurs de ces «jouets de la mort».