Le black-out partiel qui a frappé la capitale, ce mercredi à 22h39, trouve son origine dans la pollution naturelle et, les pollutions dues à la fumée dégagée par les feux de forêts aggravées par des conditions atmosphériques exceptionnelles (humidité et brouillard). C'est en tout cas, les explications du Gestionnaire du réseau de transport d'électricité (GRTE) pour justifier la chute de tension ayant privé, la moitié d'Alger d'électricité dans la nuit de mercredi à jeudi. Ce sont près de 350.000 foyers qui ont été momentanément privés d'électricité «suite au déclenchement successif de plusieurs lignes à très haute tension alimentant la capitale», indique le GRTE, filiale de Sonelgaz, dans un communiqué rendu public. Ce dernier souligne le caractère exceptionnel de l'enchainement de circonstances observées, ce mercredi, dans les régions traversées par les lignes à très haute tension et qui ont affecté le réseau électrique. Le communiqué ajoute que le courant a été progressivement rétabli, en moins de deux heures, grâce à la mobilisation des équipes d'intervention des sociétés de transport de l'électricité GRTE et de distribution de l'électricité et du gaz d'Alger (SDA). «Le dernier foyer coupé a été repris à 00h30», ajoute la même source. Cette perturbation électrique n'a pas été sans conséquence sur l'alimentation en eau potable de la capitale puisque toute la wilaya d'Alger a été fortement perturbée dans son programme de distribution jeudi et vendredi. Dans son communiqué, la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (SEAAL), impute cette situation « aux disjonctions électriques répétées, générant l'arrêt des stations de pompage et des systèmes de production ». Pour prévenir ce genre de mésaventure, un programme de dépollution sous tension avait été mis en œuvre par le GRTE pour réduire les risques de déclenchement dans des conditions atmosphériques similaires à celles observées dans la soirée du mercredi. Des opérations qui restent insuffisantes, selon le GRTE, à cause des moyens «classiques» utilisés, propres au GRTE (camion plateau, moto-pompes et citernes) et l'ampleur du phénomène et l'importance des réseaux affectés. Même l'hélicoptère, qui devait être réceptionné le 18 juillet dernier, pour honorer un contrat de lavage sous tension, n'est arrivé que mardi dernier en raison des lenteurs administratives, déplore le GRTE. Un appareil toujours cloué au sol en attente des autorisations de survol nécessaires à l'entame des travaux de lavage. Ces coupures inquiètent au plus haut point citoyens et autorités en raison de la canicule qui traverse le pays, conjuguée au Ramadhan. Comme annoncé par les prévisions météorologiques, la hausse des températures se poursuivra sur tout le territoire national, avec une prochaine décade particulièrement chaude. Ainsi, et à titre d'exemple, 33 à 35° c seront enregistrés à Oran avec un pic de 37° attendu demain. A Alger, les températures varieront entre 34 à 36 et 37°c. Le thermomètre à Tlemcen oscillera entre 34 à 39° avec 40°c attendus pour aujourd'hui. 41 à 45° avec un pic à 46°c sont prévus à Biskra et 41 à 44°c à El-Oued. Le chef de service des prévisions à l'office national de la météorologie, Aguagna Mohamed avait annoncé, ce mardi, que pour un retour à la normale saisonnière, il faudra attendre la troisième semaine d'août. Et lorsqu'on parle thermomètre, on évoque forcément l'épineuse question des délestages. De M'sila, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a affirmé que «le problème des coupures d'électricité dans le Sud-est du pays sera réglé en grande partie avec la mise en service, avant la fin du mois en cours, de la ligne haute tension (HT) M'sila-Barika». Une mise en service qui ne réglera pas le problème dans sa totalité, précisera le ministre qui a ajouté que la demande actuelle en matière d'énergie électrique a atteint un niveau à peine compatible avec la puissance installée dans le pays. Mais ces coupures d'électricité ne touchent pas seulement les régions du sud algérien, puisque même le nord du pays n'est pas épargné. Avant Alger, c'était Constantine qui avait souffert de cette situation, rappelons-le, occasionnant des pertes à nombre de ses clients. Ainsi, les 400.000 commerçants, à travers l'UGCAA, réclament un an d'électricité gratuite suite aux coupures d'électricité qui leur ont occasionné 3 milliards de dinars de perte sèche sur leurs bénéfices, selon le porte-parole de l'Union, M. Boulenouar. M. Yousfi a reconnu dernièrement que Sonelgaz est obligée de recourir au délestage aux heures de pointe, démentant par-là les dirigeants de la compagnie qui soutenaient le contraire. Intervenant dans une émission de radio, M. Yousfi a indiqué que la consommation d'électricité en été augmente de 30 % entre 13 et 15 h, puis entre 18 et 21 h, ce qui «oblige Sonelgaz à procéder à des coupures», a expliqué le ministre, qui a appelé les Algériens à modérer leur consommation durant ces créneaux horaires. Sonelgaz, mise en difficulté, a assuré à de nombreuses reprises, que sa production était suffisante pour couvrir les besoins, et que le recours au délestage est exclu.