Photo : Sahel Par Salah Benreguia Ces derniers jours ont été éprouvants pour beaucoup d'Algériens : en pleine période de Ramadhan, des pics de chaleur rarement égalés, conjugués aux coupures d'électricité survenues dans diverses régions du pays, avec leurs différents dommages collatéraux. En effet, de nombreuses wilayas du pays (Alger, Boumerdès, Béjaïa, Tizi Ouzou, Biskra, Constantine…) ont été plongées, ces jours-ci, durant quelques heures, dans «le noir». Ces coupures intempestives d'électricité, qui interviennent en pleine période de chaleur, n'ont pas manqué de susciter des interrogations sur les capacités réelles de Sonelgaz à faire face au volume important de consommation, mais aussi le courroux des citoyens. Exemple édifiant : les coupures d'électricité enregistrées ces derniers jours à Constantine ont fait sortir la population de cette localité qui a carrément fermé la route. Les manifestations enregistrées dans cette wilaya risquent de se reproduire dans d'autres régions, notamment en ces temps de tensions sociales, si les responsables de Sonelgaz ne trouvent pas de solutions rapides et définitives. D'autant plus que ces perturbations dans l'alimentation en électricité ont des répercussions dommageables à la conservation des produits périssables, notamment avec la rupture de la chaîne de froid, et sur le matériel électroménager. Même le réseau d'alimentation en eau potable a été perturbé ces derniers jours notamment à Alger, ou le réseau de transport par tramway a également été affecté par les perturbations enregistrées, mercredi soir. Même si au niveau de Sonelgaz, on multiplie les communiqués qui préviennent la population sur d'éventuels désagréments, il n'en reste pas moins que la récurrence de ces coupures pose avec acuité le problème des capacités réelles de cette entreprise à répondre convenablement à la demande sans cesse croissante d'énergie électrique. Au niveau de Sonelgaz, afin de mieux rassurer la population, en sus de ses communiqués, divers responsables sont intervenus pour justifier l'origine et les causes de ces coupures. Pour celle survenue mercredi dernier, la société de gestion du réseau de transport d'électricité (Grte), filiale de Sonelgaz, dans un communiqué transmis jeudi à l'APS, a fait savoir que la pollution naturelle et les pollutions dues à la fumée dégagée par les feux de forêts aggravées par des conditions atmosphériques exceptionnelles (humidité et brouillard) sont à l'origine de la chute de tension ayant affecté la moitié de la capitale dans la nuit de mercredi à jeudi. «Près de 350 000 foyers (soit la moitié de la consommation de la capitale) ont été momentanément privés d'électricité mercredi à 22h39 dans la région d'Alger suite au déclenchement successif de plusieurs lignes de très haute tension alimentant la capitale». «Le manque de tension partiel a été causé par l'accumulation de pollution naturelle et de pollutions dues à la fumée dégagée par les feux de forêts aggravées par des conditions atmosphériques exceptionnelles (taux d'humidité et un brouillard très denses) observées hier dans les régions traversées par les lignes de très haute tension», précise le Grte. Noureddine Bouterfa, Pdg de Sonelgaz, avait justifié dernièrement ces coupures par une progression de la demande de 14,4%, alors que les investissements en infrastructures électriques ont été consentis sur la base de prévisions de croissance de 6,5%. Selon lui, l'Algérie a bien échappé à de sérieux problèmes d'alimentation en électricité en investissant pour 6 000 MW supplémentaires, soit presque le double de la croissance projetée, soit 3 600 MW, établis sur la base de 6,5% de la progression de la demande. Cette situation est aggravée par un recours accru à la climatisation qui a induit des pics de consommation exceptionnels durant le mois de juin, juillet et les premiers jours du mois d'août, a expliqué M. Boutarfa. Selon lui, l'Algérie aura besoin de mobiliser une puissance supplémentaire de 1 200 MW afin de pouvoir couvrir une demande exceptionnelle durant les périodes caniculaires. Toutefois, et en dépit des assurances de la direction de Sonelgaz, avec les nouveaux «black-out» intermittents et partiels enregistrés çà et là, les citoyens redoutent le fâcheux remake de la «coupure nationale» de février 2002.