Prévu initialement en début de semaine en cours, le relogement des 900 familles issues des quartiers de Medioni, El-Hamri et Derb, dans le cadre du programme de résorption de l'habitat précaire (RHP), a dû être reporté à la semaine prochaine, voire un peu plus tard, a-t-on appris de sources concordantes. « En fait, tout dépend de l'achèvement des travaux de la remise en état des appartements qui ont fait l'objet d'actes de vandalisme et de pillage », précise une source de la wilaya. Le constat fait sur site par les services concernés met en évidence l'ampleur du dégât occasionné par les actes de déprédation dans ce patrimoine inhabité de l'OPGI. Des pilleurs, organisés en bandes, ont mis main basse sur tout ce qui était à leur portée : tuyaux, câbles, portes et fenêtres, articles de sanitaires, de gaz et d'électricité, etc. Quelque 300 appartements, situés à « Haï Yasmine » pour la plupart, ont été saccagés, selon les estimations de l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI), qui a évalué le préjudice à 70 millions de DA, soit le coût de l'opération de la remise à neuf de ces logements. En raison du caractère « urgent » de la démarche - puisqu'il y va de la crédibilité même des autorités locales qui avaient annoncé un relogement imminent de 900 familles au lendemain de l'annulation de l'opération « Batimat Taliane » - la réhabilitation des appartements ciblés a été confiée au plus grand nombre possible d'entrepreneurs, chacun de sa spécialité, et ce dans un but de célérité de l'action. Selon nos sources, les travaux de remise en état connaissent, depuis leur coup d'envoi en fin de semaine dernière, un rythme « accéléré », sous la supervision très rapprochée du directeur général par intérim de l'OPGI. Cependant, la question qui se pose aujourd'hui, c'est « comment pouvait-on annoncer, la veille, le relogement dans un premier temps au profit des 500 familles de la cité de « Batimat Taliane » et, par la suite, en faveur des habitants du vieux bâti, alors que la situation sur le terrain ne s'y prêtait guère, pour le moins qu'on puisse dire ? ». Selon des indiscrétions faites par des sources bien au fait de ce dossier, l'explication d'un tel déphasage entre « les copies » de l'administration et la réalité du terrain est à chercher dans « les rapports imprécis, voire inexacts, transmis au chef de l'Exécutif concernant ce chapitre ainsi que le relâchement qui s'est emparé de plusieurs secteurs et maillons de gestion de la ville durant l'absence du wali, lors de son accomplissement du rituel de la Omra ». Un relâchement qui n'est pas d'ailleurs passé inaperçu, puisque le wali fera, au cours d'un briefing de l'Exécutif, un dur réquisitoire contre les gestionnaires qui ont fait montre d'apathie durant ce dernier laps de temps, mettant officiellement fin aux fonctions de l'un d'eux, dimanche dernier. Par ailleurs et selon nos informations, l'OPGI a déposé plainte contre X pour « vol simple et qualifié commis de nuit, par association de malfaiteurs et usage d'armes blanches ». Une enquête a été ouverte par les services de sécurité pour identifier les auteurs du pillage ayant ciblé des biens publics, meubles et immeubles. Dans ce cadre, des agents de gardiennage affectés par l'OPGI au niveau de ces logements à Haï Yasmine ont été auditionnés par les enquêteurs concernant les faits incriminés, notamment les agressions nocturnes et à l'arme blanche dont ils ont été victimes. Il est à rappeler qu'une grande opération de relogement de 900 familles avait été annoncée dernièrement par le wali Abdelmalek Boudiaf. Il s'agit, avait précisé le chef de l'Exécutif, de trois quotas presque égaux, pris des trois quartiers populaires de Medioni, El-Hamri et de Derb, recensés dans le cadre du programme de résorption de l'habitat précaire (RHP) et déjà titulaires de pré-affectations. Vu la consistance de l'action et de l'importance des moyens qu'elle requiert sur le double plan sécuritaire et logistique, on n'exclut pas que l'opération de déménagement s'étalera sur plusieurs jours et se fera par à-coups.