Les entreprises du BTP qui n'honorent pas leurs engagements seront mises à l'écart. Il n'y a qu'à Oran où la réalisation d'un CEM va au-delà de trois ans. Il y aura, très prochainement, un grand ménage dans ce segment. Les entrepreneurs à deux ouvriers et une brouette peuvent plier bagage dès maintenant. Les boîtes qui n'ont du BET que le nom n'auront pas leur place non plus. Nous serons intransigeants devant tout dépassement dans les chantiers attribués dans le cadre du développement de notre ville.» C'est là un extrait de l'intervention faite mardi, lors d'un briefing de l'exécutif, par le wali Abdelmalek Boudiaf. Agacé par le gros retard accusé dans la réalisation des équipements publics, en général, et des établissements scolaires, en particulier, le chef de l'exécutif a annoncé un «coup de balai» imminent dans le secteur du bâtiment et travaux publics. Le fait est là : sur 14 lycées et 11 CEM devant être opérationnels dès cette rentrée scolaire, seulement un lycée et 3 collèges pourront accueillir les élèves, dimanche 9 septembre. 4 autres CEM ainsi que 6 lycées ne seront achevés qu'au cours du mois d'octobre, alors que pour le reste du quota, la direction de l'Education de la wilaya d'Oran a dû déjà mettre une croix dessus pour cette année scolaire 2012-2013 tant leurs chantiers sont en net déphasage avec l'échéance fixée. Le cycle primaire n'est pas en reste : seulement 9 groupements scolaires, sur un total d'une vingtaine, ouvriront leurs portes aux écoliers dès la rentrée des classes. Le dépassement du délai contractuel concerne aussi les équipements annexes, tels les cantines, les demi-pensionnats et les salles de sport. Un état de fait d'autant déconcertant que certains projets en souffrance datent de 2003-2004. Il faut dire que le «point noir» des interminables chantiers d'équipements publics à Oran revient tel un leitmotiv lors des réunions cycliques de l'hémicycle. Seul élément qui varie d'une rencontre à l'autre, c'est le secteur. «Le mal, pour reprendre le wali, est général». Aux grands maux, les grands remèdes. «Nous allons revoir de fond en comble la manière de gestion des projets d'infrastructures publiques. Plus de social désormais. Seules les entreprises performantes et qui ont fait leurs preuves sur le terrain se feront confier des marchés. Et s'il n'en existe pas sur le marché local, et bien tant mieux, nous ferons appel aux Chinois, aux Turcs et aux Espagnols », a déclaré sur un ton ferme Abdelmalek Boudiaf. Présidant le briefing du lendemain (mercredi dernier), en raison de l'absence du wali , le secrétaire général de la wilaya d'Oran a, lui aussi, piqué une colère au cours de l'exposé par les neuf chefs de daïra de la situation des préparatifs au niveau de leurs collectivités respectives, au titre de la rentrée scolaire. C'est tout naturellement le volet «infrastructures» qui était à l'origine du réquisitoire du SG de la wilaya, étant donné qu'il n'y avait rien à redire sur les autres chapitres comme «les trousseaux scolaires», «la prime de scolarité», «la demi-pension», «le ramassage scolaire». «La faute nous incombe à nous, en premier lieu, car nous avons cru et fait confiance en ces entrepreneurs qui nous ont trahis en fin de compte. Ils ne sont pas dignes de la mission dont ils ont été chargés. Nous allons, à présent, résilier leurs contrats et, à l'avenir, nous ne travaillerons plus jamais avec eux», a affirmé le SG, citant nommément les entreprises mises en cause. Le DLEP a, pour sa part, souligné la problématique de «ces mêmes entrepreneurs omniprésents dans les projets d'équipements scolaires à travers les différentes communes de la wilaya, et qui font un jeu de transferts intermittents de leur main-d'œuvre et leurs moyens de chantier en chantier pour gérer un plan de charges qui dépasse de loin leur taille».