Des marchands de gros en fruits et légumes qui opèrent au niveau de la région Est rencontrés au marché de Boumezzou affirment que la flambée des prix que connaît présentement le marché des primeurs, phénomène qui risque de s'inscrire dans la durée, pensent-ils, s'explique non pas par l'insuffisance de la production locale qui reste au même niveau que les années passées, mais par le phénomène nouveau qui, selon eux, est induit par la situation d'instabilité qui prévaut dans les deux pays voisins de l'Est, la Tunisie et la Libye. «L'agriculture dans ces deux pays, ont-ils dit, a connu un recul considérable. Ce qui les a amenés à se tourner vers l'Algérie pour s'approvisionner en produits agricoles. De ce fait, la contrebande fait rage au niveau des frontières devenues de véritables passoires». Ce groupe de marchands ont affirmé que des dizaines de camions de gros tonnage venant de Tunisie et de Libye se présentent sur les marchés de gros de Chelghoum Laïd (Mila), Salah Bouchaour (Skikda). «Ajoutez à cela, enchaîne un marchand de détail, que la production maraîchère des wilayas du Sud, de Biskra et El-Oued entre autres, n'est pas encore arrivée sur le marché et vous comprendrez pourquoi les prix des produits demeurent élevés». En effet, la conjoncture est à la hausse et cette tendance est corroborée par les prix pratiqués au niveau des marchands de détail dans les trois marchés que nous avons visités hier matin. Commençons par le prix de la pomme de terre, «la reine de la table», qui persiste à rester dans les hauteurs en oscillant entre 65 et 70 dinars le kilo, selon la qualité et la primeur. La tomate, vendue 35 dinars le kilo il y a juste quelques semaines, est proposée à 80 ou 100 dinars, les choux-fleurs à 100 DA, le citron à 350 DA et les courgettes à 150 dinars». «A pareille époque de l'année passée, elles ne dépassaient pas les 20 dinars le kilo», a commenté un marchand en parlant de ce dernier légume. Par ailleurs, le kilo de haricot vert est proposé à pas moins de 160 DA, l'oignon à 50 et la salade à 100 dinars. Pour les fruits, les prix suivent les conditions climatiques : si le mercure baisse, les prix remontent parce qu'ils ne risquent pas de pourrir rapidement, et vice-versa. A quelques variantes près, notamment au niveau du marché de Souk El-Asser réputé pour être plus «clément», les prix sont les mêmes dans les trois marchés de la ville. Avec le climat qui tend de plus en plus vers la fraîcheur, la banane en a profité pour remonter à 130 dinars le kilo et la poire oscille entre 100 et 130 dinars. Avec 40 dinars le kilo, le prix du melon persiste à garder une bonne distance avec les bourses moyennes. Que dire alors des prix des viandes rouges et blanches qui mettent carrément en péril ces mêmes bourses sachant que le kilo de viande de bœuf est à 850 dinars (1200 dans certains marchés), celui de la viande ovine à 1150 DA, celui du poulet à 360 et que l'escalope de dinde est à 800 dinars ?