Evoquant les problèmes rencontrés quotidiennement par la femme chef d'entreprise auprès de l'administration, la présidente d'honneur de l'association nationale SEVE Mme Taya Yasmina, de passage, hier, à Constantine, a estimé «que l'administration doit évoluer et rejoindre les standards mondiaux. Nous entrons de plain-pied dans la mondialisation et l'entreprise algérienne fait face à une concurrence féroce à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Ceci, d'autant plus, que l'Algérie qui a conclu un accord de partenariat avec l'Union Européenne a entamé des discussions pour éliminer les barrières douanières. Et il est maintenant nécessaire de prendre conscience de cette situation en veillant à la mise à niveau de notre administration dans le but, entre autres, de faciliter la mission de l'opérateur économique, qu'il soit national ou étranger». L'intervenante s'est exprimée à l'occasion de l'installation du bureau de la wilaya de Constantine de l'association nationale des femmes chefs d'entreprises SEVE (Savoir Et Vouloir Entreprendre). La cérémonie s'est déroulée en présence de la présidente du bureau national Mme Ouanani Naana'a et de la déléguée régionale de l'organisation Mme Bouachria, ainsi que de plusieurs autres cheftaines d'entreprises constituées dans le cadre du dispositif Angem. Tout de suite après avoir été installée à la tête du bureau de la wilaya comme déléguée de Constantine, Maître Aloui Khémissa, chef d'un bureau de traduction, et d'interprétariat installé dans la ville des ponts, a défini le rôle de son association en signalant que le bureau regroupe plus d'une centaine de membres, mais que le nombre de porteuses de projets dans la wilaya est encore plus important. «Notre rôle, nous a-t-elle expliqué, est d'accompagner et d'orienter ces porteurs de projets pour la réalisation de leur entreprise. Cet accompagnement peut aller bien au-delà de cet objectif en aidant l'entreprise à trouver des débouchés pour sa production. Ceci en plus de notre rôle de formation dans la gestion et le management, notamment au niveau des finances et de la fiscalité. L'essentiel pour nous, a ajouté Me Aloui, est que la femme entrepreneur parvienne à investir, sans complexe et avec force, tous les domaines de l'économie nationale en apportant son savoir-faire et sa compétence». L'oratrice s'est étalée ensuite sur les difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs à Constantine en signalant que celles-ci souffrent des problèmes bureaucratiques. Et c'est à ce niveau également que SEVE intervient pour les assister en les aidant à obtenir les crédits bancaires qu'elles ont sollicité. «Il s'agit surtout des femmes versées dans l'agriculture, la couture et les femmes au foyer parce que la majorité d'entre elles n'ont pas le niveau d'instruction requis pour affronter l'administration et défendre leurs droits», a souligné la déléguée de Constantine.