Le conflit opposant la direction de l'établissement hospitalier universitaire (EHU) 1er Novembre 1954 à la section syndicale UGTA déborde. La justice a été saisie au début de cette semaine par le directeur de cet hôpital qui a déposé une plainte contre le secrétaire général de la section syndicale pour «propos diffamatoires et incitation au trouble». Le SG de la section syndicale UGTA a animé hier matin un point de presse pour dénoncer, selon ses propos, l'exclusion du partenaire social par la direction et des pressions exercées sur les travailleurs. La section syndicale a dépêché quatre membres au ministère de tutelle pour exiger l'envoi d'une commission d'enquête. «Les travailleurs sont victimes d'un harcèlement moral permanent. Ils sont menacés par l'administration de licenciement pour la moindre faute. La direction a suspendu onze travailleurs de la cuisine avant de les traduire devant le conseil de discipline. Une vingtaine d'autres travailleurs des services techniques ont été mis à pied pour trois jours», affirme le syndicaliste. Et de s'interroger: «Comment sanctionner ces travailleurs, alors que le règlement intérieur n'a pas été remis à ce jour aux employés pour connaître leurs droits et leurs devoirs». Un autre syndicaliste, chargé de l'organique, soutient que la direction a rejeté toutes les propositions du syndicat concernant l'aspect pécuniaire (régime indemnitaire) dans la convention collective. «La direction a proposé des indemnités forfaitaires, ce qui ne sert aucunement les intérêts des travailleurs», regrette notre interlocuteur. Il précise, sur sa lancée, que les travailleurs ne bénéficient pas des prestations des œuvres sociales. Les syndicalistes ont aussi dénoncé la gestion de cet hôpital. «La chaudière et la climatisation sont en panne», affirment-ils. Contacté à ce propos, le directeur de cet hôpital a rejeté en bloc les accusations des syndicalistes tout en annonçant que des mesures disciplinaires seront prises contre les personnes qui incitent au trouble. «Je peux vous assurer que les travailleurs ne rencontrent aucun problème avec l'administration. L'ensemble des travailleurs ont reçu la totalité de leurs rappels. Ils ont droit à la restauration, à la cafétéria et une crèche a été ouverte pour accueillir 400 enfants de travailleurs. Nous avons même ouvert un bureau de poste à l'intérieur de l'hôpital», affirme le Dr Mansouri. Abordant les sanctions infligées à certains travailleurs, il soutient : «Nous avons certes sanctionné des travailleurs pour des fautes graves (vols, négligence des malades, moralité). Et des sanctions il y en aura toujours contre des personnes qui nuisent au bon fonctionnement de l'hôpital». Et d'ajouter : «Le SG du syndicat est intervenu en personne pour la levée des sanctions contre des travailleurs épinglés pour des fautes graves». Tenant dans sa main le dossier disciplinaire qualifié de «lourd» du SG de la section syndicale, le directeur déclare «cette personne ne s'intéresse nullement ni à l'intérêt des malades ni à celui des travailleurs. Nous allons prendre des mesures coercitives contre cette personne». Le directeur de l'EHU a aussi annoncé que la nouvelle grille des salaires sera examinée le 21 novembre en cours par le conseil d'administration de l'hôpital. «La grille de salaires de nos travailleurs est meilleure que celle de la Fonction publique. Les travailleurs devront bénéficier des prestations des œuvres sociales dès l'approbation par le conseil d'administration de la convention collective». A propos des accusations de mauvaise gestion, le directeur a démenti catégoriquement les déclarations des syndicalistes tout en affirmant : «Nous avons un excès dans les équipements. Les quatre chaudières et la climatisation sont opérationnelles. Nous avons des équipes de maintenance qui veillent au fonctionnement de tous les équipements».