Hier matin, les habitants du bidonville situé en contrebas de la cité universitaire Mentouri', tout près de l'oued, ont coupé le tronçon de la route menant vers l'aéroport, la seconde action de blocage du même axe routier, à l'actif des concernés. Tout donne à croire qu'il s'agit d'une véritable colère qui couve dans les bidonvilles, si on leur ajoute les actions des habitants de la carrière Férando' de Sidi M'cid, qui n'ont pas hésité à bloquer, pour ce qui les concerne, la route de la corniche et ce, à deux reprises et à seulement quelques jours d'intervalle. Sans oublier également les habitants du bidonville de Oued El Had' qui, dans la même semaine, ont coupé, à leur tour, la route, perturbant gravement la circulation routière. Ce qu'il y a lieu de souligner, dans ce cadre, c'est le ras- le-bol des habitants qui est derrière ces protestations, que les concernés expliquent par les situations difficiles qu'ils vivent et le sentiment de désespoir qui les rongent. Ainsi, les habitants du bidonville près de la cité universitaire Mentouri' et ceux de la carrière Ferando' de Sidi M'cid, situés aux deux bouts de Constantine, ont créé des bouchons monstres sur des axes routiers importants, avec une pagaille indescriptible. Les automobilistes, mais aussi des citoyens ordinaires, n'ont pas arrêté de pester contre cette situation où ils se sentent pris en otages d'un conflit qui leur est étranger et qui les dépassent. Le premier blocage de route, empêche l'accès à l'aéroport et le deuxième, celui de la corniche, coupe l'accès aux communes de Hamma Bouziane et Didouche Mourad ainsi qu'aux villes du littoral (Skikda, Annaba, Jijel, etc.). Beaucoup de citoyens ne cachent pas leur inquiétude quant à une plus grande détérioration de la situation. En effet, soulignent-t-ils, la multiplication de ces « fermetures » de routes à grande circulation automobile, par des protestataires pour réclamer leur relogement, fait craindre que les choses se dégradent davantage. Car, si les relogés se comptent par milliers, ceux qui attendent dans les sites d'habitations précaires le sont par dizaines de milliers, surtout si l'on sait que tous prétendent être en possession de bons d'évacuation dans le cadre des contrats de programme. A l'instar des habitants de la carrière de Sidi M'cid, qui, en sus de toutes leurs difficultés, et en ces temps de froid glacial, se sont vu couper le gaz de ville, par mesure de sécurité, lors du rasage des habitations précaires après l'évacuation des occupants. La cellule de communication de Sonelgaz nous dira, à ce propos, que leurs services n'ont reçu aucune réclamation dans ce sens de la part des habitants concernés, mais ces derniers ne pouvaient pas réclamer un rétablissement du gaz alors qu'on leur a promis un relogement, relogement qui, aux yeux des concernés, prend du retard.