En Algérie, la désactivation prolongée du haut débit mobile est entrain de provoquer des situations inédites. En effet, la semaine dernière, Azouaou Mehmel, le PDG d'Algérie Télécom a annoncé le prochain lancement des services télécoms issus du LTE (Long Terme Evolution ) (4G) en mode fixe. Alors que les internautes attendaient impatiemment, depuis des mois, l'arrivée de la 3G pour migrer vers le statut du mobinaute, ils découvrent finalement la dernière «innovation technologique» de l'opérateur historique après celle du «WLL», le réseau téléphonique mobile en mode fixe dont le pronostic vital est engagé, depuis très longtemps, faute d'interopérabilité technique avec l'ADSL. Selon les responsables de ce projet, la «4G fixe» concernera uniquement les entreprises. Le grand public attendra le retour sur cet investissement pour découvrir les services de cette technologie «made in Algérie Télécoms». De l'avis de plusieurs observateurs, le déploiement de ce réseau ne pourra que consolider l'anarchie dans laquelle s'opère le marché des télécommunications du pays. Des opérateurs GSM qui ouvrent des «taxiphones», d'autres profitent du déficit juridique, relevé dans la loi des télécommunications actuelle, en se lançant dans le «fibrage» des antennes d'émissions de leurs réseaux mobiles etc. Décidément, avec la décision «d'offrir», sans concept de licence, des fréquences de la bande LTE (4G) à l'opérateur historique, le marché algérien de la téléphonie mobile ne sera pas en mesure de régler la problématique du mauvais débit en fixe et d'offrir ainsi à tous les algériens, un service Internet rapide et surtout mobile. Nous n'avons vu, nulle part, un opérateur ayant un réseau fixe qui utilise des ressources fréquentielles, destinées aux opérateurs mobiles, proposer des services fixes au même endroit. Quelle justification économique peut-on donner à un tel projet ? Aucune, puisqu'il est nécessaire d'engager de lourds investissements avant même de pouvoir commencer à démarcher sa première entreprise cliente. C'est pourquoi, le grand public qui hésitera sûrement à payer très chère une bande passante de 80Mbits/s consommée à partir d'un point d'accès fixe, a été écarté de la première étape de ce projet. Aujourd'hui, la technologie LTE (4G) est équivalente à une bande passante de 1Gbits/s consommée en toute mobilité et via des terminaux intelligents. Les exploitants des réseaux LTE (4G) ne seront donc que les abonnés actuels de la téléphonie mobile.