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Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Made in bladna
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 09 - 2013


Sider va redevenir majoritaire à 51% dans le capital d'El-Hadjar, AreclorMittal conservant le management. Ce n'est pas une nationalisation, ce «retour» majoritaire du groupe se faisant par le biais d'une augmentation de capital deux parties. Mais, on le sait, le mot «nationalisation» qui titille les sensibilités sera de mise et certains pourront parler d'une grande victoire de la classe ouvrière contre les multinationales. On compense, diraient les psys ! Comme on peut ! Il est question d'un autre retour, celui du crédit à la consommation… applicable uniquement à la production made in Algeria. Les patrons sont pour, l'UGTA, toujours unique invitée à la table de la tripartite, est pour aussi. Le FMI, idem, même si par «internationalisme» il n'aimerait pas que cela soit réservé aux seuls produits locaux. Mais comme on n'a pas de dettes et qu'on n'est pas demandeur d'emprunt comme c'est le cas pour nos frères tunisiens -, le FMI peut toujours causer. Bien sûr, il y a les sceptiques ou les rabat-joie qui se demandent quels produits «made in bladna» seraient éligibles au crédit à la consommation. Il y en a pourtant. Même dans le créneau des smartphones, le produit local s'est mis à exister et à attendre, en position de combattant et non de vaincu, le coup de starter de la 3G. Et puis, il est temps que les banques qui accumulent nos dépôts apprennent à faire des crédits et alimentent la consommation des produits nationaux. Il faut un début à tout ! C'est ce que se dit le gouvernement les yeux rivés sur la courbe anxiogène de la facture des importations des transferts de devises vers l'extérieur. En attendant, il essaie de préserver ce qui existe. Après de longues tractations, l'usine à auto Renault de Oued Tlelat se met en place. Entretemps, Michelin a décidé de fermer et de se vendre à Cevital. Une entreprise industrielle qui ferme et une entreprise commerciale d'import qui se met en place. Le scénario déplaisant. Faire des autos pour se mettre à ramener de «là-bas» des pneus que l'on faisait «ici», awah ! Du coup, le droit de préemption est invoqué, pas question de cesser de faire des pneus à l'usine de Bachdjarrah. On est encore au début de l'histoire Michelin. Par contre, le souci de trouver des parades au gonflement de la facture des importations est une vieille histoire. Une hausse sensible des transferts vers l'étranger donne même des envies de revenir à la très vieille «autorisation d'importer» en vigueur sous Chadli. Frisson dans les milieux patronaux où l'on parle d'un mauvais retour… d'un «transfert bureaucratique» du problème…. Certains suggèrent de lire à la définition des psys de la notion de transfert : «une relation d'objet particulière, d'origine infantile, de nature inconsciente (processus primaire) et par conséquent irrationnelle, qui confond le passé avec le présent, ce qui lui confère son caractère de réponse inadaptée, déplacée, inadéquate». Comme quoi l'économie mène à tout !

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