Cerner au mieux le phénomène de la contrefaçon et sensibiliser sur ses conséquences est le thème sur lequel se penchera le Colloque international qui se tiendra les 26 et 27 novembre à l'hôtel «Mercure», à Alger, selon Hocine Saibi, conseiller au «World Trade Center Algérie» (WTCA), un organisme spécialisé dans l'assistance et l'accompagnement des entreprises, qui veut aller dans le détail pour, selon lui, «montrer les conséquences de la contrefaçon sur l'économie nationale mais aussi les dangers qu'elle représente pour le consommateur». Phénomène devenu mondial depuis quelques années, son ampleur menace les économies de nombre de pays. Selon les estimations de l'OCDE, il représentait un chiffre d'affaires de «près de 6 milliards de dollars en 1982 pour progresser à 500 milliards de dollars actuellement». L'Algérie n'échappe pas au phénomène. «Il n'existe pas un secteur économique qui a été épargné», ajoute M. Saibi, lors d'une conférence de presse, tenue, hier, à Alger. Du monopole de l'Etat sur le commerce extérieur à la libéralisation de ce secteur, la transition ne se fait pas, nécessairement, dans le respect des règles édictées, alors que le marché national s'est vu englouti par des produits importés, tous azimuts, ne répondant pas aux normes. Pièces détachées, composants électroniques, matériel électrique, produits chimiques, ménagers, cosmétiques, logiciels et même les médicaments sont touchés par le phénomène. Même si des mesures ont été prises par les pouvoirs publics, ces dernières années, pour la protection des produits locaux, il n'en demeure pas moins qu'il reste, selon l'intervenant, «beaucoup à faire pour lutter, efficacement, contre ce fléau», notamment dans la sensibilisation. Un aspect qui reste «insuffisant», selon l'orateur. Le colloque auquel participeront de nombreux spécialistes, institutions et organismes internationaux spécialisés, pendant les deux journées que prendra ce rendez-vous, verra, aussi, nombre d'industriels locaux donner des témoignages et estimations sur les pertes du nombre d'emplois ainsi que sur le manque à gagner qu'engendre la contrefaçon. L'on s'attend, lors de ce colloque, à des chiffres plus précis sur les quantités des produits saisis qui seront communiqués par les Douanes et aussi aux témoignages d'entreprises publiques et privées ayant souffert, le plus, de la contrefaçon.