L'inflation en Algérie reste encore élevée avec un taux de 4,3% en rythme annuel au mois d'octobre dernier, contre 5,3% un mois auparavant. Selon les dernières estimations de l'Office national des statistiques (ONS), la décrue est également importante, puisque le coût de la vie est passé de 8,9% en 2012 à 8,6% en février 2013, un niveau qui avait préoccupé les autorités, mais qui a surtout été très mal reçu par les consommateurs qui avaient vu les prix des principaux produits alimentaires, dont les produits agricoles frais, atteindre des sommets, dont une hausse de 21% des produits alimentaires frais. La pomme de terre avait frôlé les 80 DA/kg, la tomate les 120 DA/kg, la courgette les 100 DA/kg ainsi que les haricots verts avec des prix astronomiques. Le refroidissement des prix des principaux produits alimentaires n'est pas cependant assez prononcé pour faire vraiment baisser le rythme annuel de l'inflation, qui devrait être de moins de 4% selon la loi de finances 2013. Au mois d'octobre dernier, l'indice des prix à la consommation a baissé à 0,1%, après une baisse de 0,5% en septembre dernier, alors qu'au même mois en 2012, l'indice des prix à la consommation s'était établi en hausse de 1,9%. La baisse des prix à la consommation au mois d'octobre dernier s'explique, selon l'ONS, par la baisse (-0,3%) des prix des biens alimentaires. Ainsi, des baisses de prix ont été observées pour certains produits, notamment la viande blanche (-18,3%), la pomme de terre (-3,8%) et les poissons (-11%). Par contre, des hausses des prix ont été constatées pour les œufs (+13,3%) en octobre dernier par rapport au mois de septembre qui a connu également une hausse de 2,6%. Les prix des produits agricoles frais ont été également à la hausse (+3,53%), des fruits frais (+3,54%) et les viande ovine (1,4%) et bovine (1,2%), selon l'ONS. Au mois d'octobre dernier et par rapport au même mois de 2012, l'indice des prix à la consommation s'est élevé à 0,1%. Cette hausse est due notamment à des augmentations des prix de 1,04% pour les produits alimentaires industriels, 1,64% pour les biens manufacturés alors que les services ont enregistré une «importante» hausse de 6,15%. Mais, globalement, les prix des produits agricoles frais et alimentaires sont restés orientés à la hausse, et particulièrement pour les légumes secs (haricots à plus de 280 DA/kg, pois chiche, etc.). Sur les marchés, la tomate, les haricots, la courgette, le chou ou les aubergines et la laitue, pour ne citer que ces produits, se négociaient à des prix hauts, en dépit de la profusion de ces produits. Une tendance haussière confirmée sur les dix premiers mois par les chiffres de l'ONS. Ainsi, l'indice des prix à la consommation s'est inscrit en hausse de 3,74% durant les dix premiers mois de l'année, entraîné à la hausse par une progression généralisée des prix des produits agricoles frais et agro-industriels, hormis les prix de la pomme de terre, qui ont reculé de 28%, le poulet (-5%) et le sucre (-0,8%). Les produits agricoles frais ont, entre janvier et octobre dernier, enregistré un bond de 4,8%, 2,5% pour les produits industriels, 2,6% pour les biens manufacturés et une hausse remarquable de 6,3% pour les services. Résultat : les prix des principaux produits alimentaires, agricoles frais ou industriels, restent toujours orientés à la hausse, en dépit d'une accalmie d'une brève durée. L'arrivée de l'hiver avec son lot d'intempéries, dont la difficulté d'accès aux champs et le manque de personnel agricole en pareille saison, devrait d'autre part faire repartir à la hausse les prix des produits agricoles, dont la pomme de terre, avec un effet immédiat sur le coût du panier de la ménagère.