Ghardaïa vit, depuis une dizaine de jours, au rythme de mouvements de protestations, rassemblements et blocages de routes, par des jeunes, appelant le chef de la daïra à afficher la liste des bénéficiaires de logements. Ces rassemblements contestataires avaient conduit, certains de ces jeunes, mardi, à saccager et piller, entièrement, un magasin en plein centre-ville, et ce, au vu et au su des passants et en l'absence des services d'ordre qui n'étaient pas présents à cet endroit, au moment des faits. De ce fait, en guise de solidarité avec leur collègue, l'ensemble des commerçants de la ville de Ghardaïa avaient, aussitôt, observé, depuis mercredi matin, deux journées « ville morte » pour protester contre l'insécurité. Dès les premières heures qui ont suivi la fermeture des commerces, des réunions se sont succédé entre le chef de daïra, M. Mahmoud El-Hali, le P/APC, M. Yahia Abaza, les services de sécurité et les représentants de l'Union des commerçants de la wilaya, afin de tenter de remédier au problème. Jeudi matin, les listes des bénéficiaires de logements et des parcelles de terrain ont été, enfin affichées, après quelques mois d'hésitation. Toutefois, un autre mouvement de protestation prévisible, cette fois-ci, a été enregistré, une fois que la liste des bénéficiaires de 1.357 logements et de 2.000 parcelles de terrain, dans la commune de Ghardaïa, a été affichée, à travers les quartiers de la ville et où l'on a enregistré plus de 8.000 demandes de logements. A ce propos, le chef de daïra, M. Mahmoud El-Hali a indiqué que toutes les éventuelles demandes de recours seront prises en considération, ajoutant que les personnes insérées dans les listes des bénéficiaires et qui sont contestées, feront l'objet d'une enquête. Le chef de daïra précise, par ailleurs, qu'il se penchera sur la question, en collaboration avec la commission chargée de l'étude des dossiers. Le même responsable signale que la liste des bénéficiaires contestée sera arrêtée, après enquête et examen par une commission qui sera constituée des représentants des différentes parties concernées, notamment la daïra, l'APC et l'OPGI. Néanmoins, cela ne semble pas empêcher quelques citoyens de Ghardaïa d'exprimer leur manque de confiance dans le travail effectué par la commission chargée de l'étude des dossiers.