L'attaque terroriste contre le complexe gazier de Tiguentourine, le 16 janvier 2013, revient au-devant de la scène médiatique à travers notamment un reportage de la chaîne française TF1 consacré à cette date et qui remet en cause l'intervention de l'armée algérienne. Le forcing occidental pour mener leur propre enquête sur ce qui s'est passé à Tiguentourine a trouvé sa réponse, ce jeudi, avec l'annonce faite par le ministre de la Justice, garde des Sceaux. Dans une déclaration à la presse, en marge d'une séance plénière du Conseil de la Nation, Tayeb Louh a indiqué que l'affaire de Tiguentourine est «entre les mains de la justice algérienne et l'instruction est confiée à un juge spécialisé comme l'exige la procédure pénale». Cette annonce intervient après les informations rapportées par le site web du « Journal du Dimanche» sur l'intention du parquet de Paris d'ouvrir une information judiciaire et désigner au moins un juge d'instruction de la section antiterroriste pour faire la lumière sur la prise d'otages. Pour les Algériens, le dossier de Tiguentourine est strictement une affaire algéro-algérienne alors que « le code de procédure et la loi algérienne autorisent quiconque ayant subi des préjudices suite à cette agression à se constituer partie civile auprès du juge d'instruction ou du tribunal qui aura à statuer sur l'affaire». Une précision du ministre en direction des chancelleries occidentales qui accusent les autorités algériennes de ne pas avoir coopéré lors de leurs enquêtes. Selon le «JDD», les magistrats européens chargés d'enquêter sur les événements d'In Amenas n'ont bénéficié d'aucune donnée majeure de la part des Algériens. Tout juste, poursuit le journal, auraient-elles accepté de collaborer avec le FBI en lui permettant d'accéder aux procès-verbaux des trois terroristes capturés lors de l'assaut du site où un Algérien et 37 expatriés ont perdu la vie. Interrogé par le «JDD», Guillaume Denoix de Saint Marc, porte-parole et directeur général de l'Association française des victimes du terrorisme, s'est interrogé sur les conditions de travail de la justice française sur ce dossier. «Rien ne dit que le ou les juges de la section antiterroriste auront un travail plus facile que celui du juge Trévidic dans l'enquête sur l'assassinat des moines de Tibéhirine», une déclaration qui remet sur les rails le fameux «Qui tue qui ?», alors en vogue au plus fort de la lutte antiterroriste menée par les services de sécurité algériens. L'INTERROGATION PREMIERE DANS L'ESPRIT DES FRANÇAIS EST DE SAVOIR QUI DES TERRORISTES OU DE L'ARMEE ALGERIENNE A TUE L'OTAGE FRANÇAISE LORS DE L'ASSAUT CONTRE LE SITE GAZIER. D'AUTRES QUESTIONS RESTENT POSEES ET C'EST SANS CONTESTE L'INTERROGATOIRE DES SEPT TERRORISTES CAPTURES QUI SERA AU CENTRE DES DEMANDES JUDICIAIRES EUROPEENNES. AU-DELA DE L'ASPECT PUREMENT JURIDIQUE DE CE DOSSIER, L'ENJEU EST AILLEURS, ECONOMIQUE, AVEC LE RETOUR OU NON DES EXPATRIES SUR LE SITE GAZIER D'IN AMENAS. ALGER A REJETE LA PROPOSITION DES GROUPES PETROLIERS ETRANGERS QUI EXIGENT DE METTRE EN PLACE LEUR PROPRE DISPOSITIF DE SECURITE. UN BRAS DE FER QUI RISQUE DE PERDURER A L'OMBRE DU RAPPORT DE L'ENTREPRISE NORVEGIENNE STATOIL, L'UNE DES DEUX SOCIETES ETRANGERES CHARGEES DE L'EXPLOITATION DU SITE EN PARTENARIAT AVEC SONATRACH, QUI REMET EN CAUSE L'EFFICACITE DES MESURES DE SECURITE EN VIGUEUR A L'EXTERIEUR COMME A L'INTERIEUR DU SITE ET QUI «N'ONT PAS REUSSI A PROTEGER LES EMPLOYES DE L'ATTAQUE DU 16 JANVIER». LE RAPPORT AFFIRME EN OUTRE QUE «L'ARMEE ALGERIENNE N'A PAS ETE CAPABLE DE DETECTER NI D'EMPECHER LES ASSAILLANTS DE RENTRER SUR LE SITE».