Le phénomène de la mendicité n'arrête pas de prendre des proportions inquiétantes dans la ville de Constantine, si bien qu'on rencontre des mendiants à presque tous les coins de rues. Et le nouveau en la matière concerne des mendiants étrangers du Niger et du Mali (avec femmes et enfants), ainsi que des Syriens, qui investissent de plus en plus les espaces publics du centre-ville du vieux rocher. Ce phénomène des mendiants étrangers est très récent et selon certaines sources généralement bien informées, la cellule des mineurs de la sûreté de wilaya se serait saisie du problème et effectue une enquête dans ce domaine. En tous cas, ces mendiants venus «d'ailleurs» sont mal vus par ceux dits locaux et autochtones et particulièrement par ces femmes qui occupent les mêmes artères et qui sont accompagnées d'enfants ou même de nouveau-nés. Certaines mendiantes ont appris à imiter les Syriennes dans leur langage lorsqu'elles ont constaté que ces dernières suscitent plus l'attendrissement des bienfaiteurs. Et il est fréquent de rencontrer ces femmes avec des bébés de juste quelques mois dans les bras, installés sur des poussettes ou déposés carrément sur le sol. Les enfants et les bébés sont ostensiblement exposés au regard des passants dans le but de les attendrir et les pousser à faire œuvre de charité et d'offrande aussi modeste soit-elle. Pour le cas des Syriennes, on peut remarquer qu'elles ne se stabilisent pas trop longtemps dans la même ville, préférant voyager d'une région à une autre, mais pour les Africains subsahariens, devenus familiers avec le décor ambiant, ils ont élu domicile au niveau des deux gares routières de la ville. Aucune institution officielle n'a pu nous donner un recensement exhaustif de ces mendiants, accompagnés d'enfants en bas âge. Dans une précédente déclaration, le chargé de communication de la DAS nous avait indiqué dans ce sens que le nombre de mendiants recensés dans la ville peut atteindre les 140 individus, dont 80% ne le font pas par besoin. Et d'expliquer que les gains engrangés quotidiennement par les concernés varient entre 2.000 et 4.000 dinars, chiffre qu'on peut faire grimper jusqu'à 8.000 dinars les jours de fêtes et de réjouissances. Le phénomène prend ainsi, ajoutera-t-il, de plus en plus les allures d'un métier et d'une profession qui rapporte. C'est pourquoi des femmes n'hésitent pas à exposer l'innocence de leurs enfants et bébés à tous les dangers de la rue. En tout état de cause, soulignera-t-il, ce que l'on a constaté c'est que la mendicité relève de plusieurs cas, ainsi en plus de ceux des Subsahariens et des femmes qui exploitent sans vergogne leurs propres progénitures pour amasser plus d'argent, il y a lieu de signaler également l'existence de véritables réseaux organisés qui ramènent des femmes et des enfants des wilayas limitrophes, en les déposant le matin au centre-ville et en venant les récupérer tard dans l'après-midi ou la soirée. Le phénomène est difficile à maîtriser en l'absence de l'application de la loi, car il y a une espèce de laxisme en la matière, car plusieurs articles du code pénal stipulent six mois et plus d'emprisonnement pour toute personne qui s'adonne ostensiblement à la mendicité sans être dans le besoin. De même que le même code punit d'emprisonnement et d'amende conséquente pour toute exposition d'enfants à des dangers divers (physique, moral, de santé, etc.).