Cette année, les bienfaiteurs durant le mois de Ramadhan ont été plus nombreux, soutiennent plusieurs associations caritatives, et leur contribution a permis d'ouvrir plusieurs espaces destinés à servir le f'tour. Aux 37 restos du cœur ouverts par la direction de l'action sociale (DAS) s'ajoutent une quinzaine d'autres réfectoires mis en place par des associations ou de simples citoyens avides de servir les autres. C'est le cas de plusieurs salles des fêtes qui ont été transformées en cantines servant des centaines de repas chauds et consistants pour les démunis. Pour tous les bénévoles activant pour cette œuvre humanitaire, l'essentiel est de permettre à tous ceux dont les conditions ne permettent pas d'être au sein de leurs familles d'avoir un repas au moment de la rupture du jeûne, en plus des sans-logis ou encore des familles entières sans revenus qui n'ont parfois que ces restos pour subvenir à leurs besoins en nourriture durant ce mois de carême. Plusieurs organisateurs affirment que cette œuvre a aussi pris de l'ampleur avec l'arrivée des migrants subsahariens et des réfugiés syriens. «Aucune distinction n'est possible quand il s'agit de bienfaisance et tous les gens que nous recevons sont accueillis et servis de la même manière », nous affirme un bénévole aguerri et qui prend son congé durant le mois de Ramadhan pour se consacrer aux œuvres de bienfaisance. Il précise que « pour les familles qui se présentent, nous essayons selon nos moyens de les mettre ensemble car maïdat Ramadhan, c'est aussi le bonheur de se retrouver ensemble ». La première caractéristique de cette action humanitaire est qu'elle permet de garder la dignité du bénéficiaire, contrairement au couffin du Ramadhan qui met parfois certaines familles dans la gêne. Les bienfaiteurs sont complémentaires et on les trouve dans toute la chaîne. On retrouve des mandataires en fruits et légumes, des bouchers, des boulangers et autres âmes charitables effectuant des dons en nature. Chaque jour à partir du matin, les cuisiniers sont déjà sur place pour confectionner le menu. D'autres bienfaiteurs, très discrets, s'occupent de l'achat des vêtements de l'aïd et, sans se faire remarquer, ils prennent contact avec les familles de démunis. D'autres associations se préparent déjà pour le 27e jour pour des cérémonies collectives de circoncision. Pour rappel, quelque 350 repas sont servis, quotidiennement, dans le cadre de la désormais coutumière opération de distribution de repas chauds à table, baptisée « Maïdet El Hilal », organisée, chaque année durant le mois de Ramadhan, par le bureau d'Oran du Croissant-Rouge algérien (CRA). Les personnes démunies et les sans-abri ont, durant ce mois sacré, bénéficié de repas chauds servis à l'heure de la rupture du jeûne. Le Croissant-Rouge algérien reste un acteur majeur de la solidarité pendant le Ramadhan, car c'est durant ce mois que la pauvreté est la plus visible. C'est aussi durant ce mois de jeûne que l'entraide et l'élan de générosité prennent tout leur sens, et c'est tant mieux pour les démunis qui ne peuvent offrir un repas décent à leurs familles. «Action de solidarité», «restaurants de la Rahma», les actions caritatives en tous genres se multiplient pendant le mois de Ramadhan. Les initiatives associatives et citoyennes envers les plus nécessiteux se font plus nombreuses à travers tout le territoire. Dans ce cadre, la wilaya d'Oran a bénéficié de 33 milliards de centimes pour le couffin de Ramadhan, rappelle-t-on. Avant l'entame du mois sacré, le ministère de l'Intérieur avait confirmé, par ailleurs, le maintien de l'opération de distribution du couffin du Ramadhan et avait détaillé les nouvelles procédures d'attribution et le montant du panier. Ainsi, le couffin contient, cette année, des produits alimentaires d'une valeur de 3.500 DA à remettre aux bénéficiaires directement à leurs domiciles, afin, explique le ministère, d'éviter les longues queues devant les APC et l'anarchie qui caractérisait l'opération de distribution. Mais pour la wilaya d'Oran, les services locaux ont décidé de faire des couffins à 4.000 dinars. Près de 77.000 packs alimentaires devaient être distribués par la DAS.