Une amie m'a envoyé son témoignage concernant la manifestation propalestinienne qui s'est tenue ce mercredi à Paris. J'aurai aimé lui rendre la réciproque, mais Sellal n'a pas voulu. Belaïz a dit non à la marche de soutien aux Ghazaouis ce vendredi à Alger pour motif qu'elle n'est pas autorisée. Le gouvernement, dans sa logique de fermeture de tout espace de contestation à l'opposition ou à l'Algérien lambda, n'a pas voulu faire d'exception même pour protester contre la barbarie israélienne. Alger a dit non aux marcheurs parce que leurs pas ne les menaient pas vers un quatrième mandat ou pour applaudir un gouvernement en perte de légitimité. Alger a ses raisons de refuser une autorisation administrative pour les contestataires de la politique d'extermination d'Israël, mais elle n'a pas le droit moral d'empêcher les Algériens de manifester contre l'occupation israélienne et l'inertie des pays arabes dont l'Algérie. Pendant ce temps, alors que des centaines de milliers de jambes convergent de par le monde pour dénoncer le génocide du peuple de Ghaza, les enfants continuent de mourir déchiquetés par les tonnes de bombes israéliennes. Plus de 800 morts, dont 80% de civils, et le chiffre est toujours appelé à être revu à la hausse, alors que chaque jour on fait état de nouveaux crimes de guerre qui resteront à jamais impunis par la grâce des parapluies occidentaux de l'Etat sioniste et de la Cour pénale internationale (CPI). Alors que des hôpitaux et des écoles sous l'égide onusienne sont systématiquement pris pour cible par Tsahal, La Haye n'a pas trouvé d'autres urgences que de menacer les tenants officiels ou non de la violence en Libye de poursuites judiciaires. «Nous n'hésiterons pas à enquêter sur les crimes commis en Libye relevant de la compétence de la Cour et à en poursuivre les auteurs quel que soit leur statut officiel ou leur affiliation», a déclaré pompeusement la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, dans un communiqué. Elle expliquera en outre que la compétence de la Cour de La Haye peut s'exercer à l'égard de tout acte de génocide, crime contre l'humanité ou crime de guerre commis sur le territoire libyen depuis le 15 février 2011. Mais qu'en sera-t-il du dossier palestinien ? En effet, une plainte au nom du ministre palestinien de la Justice pour «crimes de guerre» israéliens à Ghaza a été déposée à cette même Cour auprès de Fatou Bensouda. Le monde libre attend de voir la réaction de la CPI qui s'était déjà distinguée de la pire des manières en se confinant derrière un silence complice des massacres israéliens. A l'époque, des plaintes avaient déjà été déposées pour obtenir une enquête sur l'agression israélienne dite «Plomb durci» contre Ghaza, mais elles avaient échoué, en raison de «tractations politiques», a affirmé Gilles Devers, l'avocat de l'Etat palestinien. Si la CPI estime que sa compétence lui permet de s'autosaisir des crimes contre l'humanité qui peuvent avoir lieu dans le monde, qui l'empêche alors de menacer Netanyahu et l'état-major israélien de poursuites pénales même si Israël n'a toujours pas ratifié le Statut de Rome fondant la Cour ? S'accrocher à une résolution du mou Ban Ki-moon, attendre une aide des pleutres et corrompus régimes arabes ou espérer une réaction des capitales occidentales complices dans le meurtre, les Palestiniens n'ont d'autres alternatives que de résister et de mourir. C'est facile à dire, à écrire, mais l'impuissance du moment ne laisse pas trop de latitude aux mots quand des enfants sont assassinés tous les jours.