Au moins cinq Palestiniens sont morts hier samedi lors de raids de l'aviation israélienne contre des quartiers dans l'enclave de Ghaza, portant le bilan à 10 morts depuis le reprise de l'agression vendredi contre les populations ghazaouies, à l'issue de l'expiration d'une trêve de trois jours. Selon les services de secours palestiniens, 'deux personnes ont été tuées dans une frappe aérienne qui a visé un club de jeunes au camp de Maghazi, dans le centre de la bande de Ghaza, et trois corps ont été sortis des décombres de la mosquée Al-Qassam à Nousseirat, bombardée par l'aviation israélienne''. Les tirs israéliens de samedi ont détruit trois mosquées près de Zeitoun (sud de Ghaza), à Jabaliya (nord) et Nousseirat (centre), selon le ministère palestinien de l'Intérieur. Les victimes de ces frappes aériennes sont des hommes âgés entre 19 et 56 ans, précisent les mêmes sources. Selon les autorités médicales à Ghaza, deux Palestiniens à moto ont été tués dans un des bombardements de l'aviation israélienne, qui ont duré toute la nuit, et ont également touché trois maisons. Trois mosquées ont par ailleurs été bombardées. Les corps de trois Palestiniens ont été découverts sous les décombres de l'une d'entre elles. Vendredi, Israël avait mené 35 raids aériens, selon l'armée, tuant un enfant de 10 ans et blessant au moins six autres personnes dans le nord de la ville de Ghaza. Dans le sud de l'enclave, un raid a fait trois morts et six blessés près de Khan Younes et un jeune homme a été tué près de Rafah, vendredi également. A Ghaza, les bombardements qui se poursuivaient aux premières heures de la journée de samedi, principalement sur des zones vidées de leur population et sans faire de blessés, avaient baissé d'intensité, laissant place à une relative accalmie. Les tirs de roquettes sur Israël des brigades Ezzedine El Qassam avaient cessé depuis vendredi 18 h 00 GMT. Les Etats-Unis ont dit espérer qu'un cessez-le-feu intervienne «dans les prochaines heures», mais continuent à accabler le mouvement Hamas, coupable à leurs yeux d'avoir refusé une prolongation du cessez-le-feu. Pour autant, des cadres du mouvement Hamas continuent à maintenir les revendications palestiniennes, dont la levée du blocus israélien sur l'enclave, instaurée en 2006. «On n'a eu aucune réponse de la part des Israéliens à aucune des exigences palestiniennes», a regretté Sami Abou Zouhri, un porte-parole du Hamas à Ghaza. L'occupant israélien est entièrement responsable de ce qui va se passer». «Nous restons assis ici pour parvenir à un accord final afin de restaurer les droits de notre peuple», a indiqué de son côté au Caire Azzam Al-Ahmed, le chef de la délégation palestinienne. Par ailleurs, Hamas a également prévenu qu'il ne ferait «aucune concession» à Israël, dont le désarmement des milices palestiniennes des brigades Ezzedine El Qassam et du Djihad Islamique, très actives à Ghaza. « Il n'y aura pas de retour en arrière. La résistance va se poursuivre de toutes ses forces ». NEGOCIATIONS CAIROTES « L'intransigeance de l'occupant israélien ne lui apportera rien et nous ne ferons aucune concession sur les exigences de notre peuple », a affirmé dans un communiqué Fawzi Barhoum, un porte-parole du mouvement à Ghaza. Pour autant, les efforts pour un cessez-le-feu durable et le retour aux négociations restent maintenus au Caire. Les discussions entre médiateurs égyptiens et palestiniens porteraient actuellement sur une nouvelle mouture d'un accord entre Israël et les Palestiniens. Les Egyptiens étaient «convenus avec les Palestiniens d'une nouvelle mouture d'accord», qui devait être soumise samedi soir aux Israéliens, selon un responsable palestinien. Cette mouture porte notamment sur la question du point de passage de Rafah, qui sera réglée entre Palestiniens et Egyptiens, le Fatah du Président palestinien Mahmoud Abbas et le mouvement Hamas s'étant mis d'accord pour que «l'administration en soit confiée à l'Autorité palestinienne, ce qui convient aux Egyptiens», dont les relations avec le Hamas sont au plus bas, explique la même source. Concernant le port que le Hamas réclame pour mettre fin au blocus imposé depuis 2006 par Israël, «ces négociations pourraient être reportées et menées côté palestinien par l'Autorité palestinienne», ajoute la même source palestinienne, selon laquelle Israël serait disposé à traiter avec l'Autorité palestinienne mais pas avec le Hamas, qu'il considère comme une organisation «terroriste». En attendant, les raids aériens et les bombardements israéliens sont maintenus contre la bande de Ghaza, au moment où la communauté internationale dénonce de plus en plus en des termes vigoureux cette 'énième'' agression d'Israël contre la population de Ghaza, faisant plus de 1880 morts. Selon l'ONU, la levée du blocus israélien est l'une des conditions pour la reconstruction de la ville de Ghaza, devenue enclave depuis 2006 avec la réalisation du mur la séparant du reste de la Palestine occupée et d'Israël.