Le cessez-le-feu de 24 heures entre Palestiniens et Israéliens, obtenu lundi soir, a volé en éclats d'obus, sur l'enclave de Ghaza, mardi. Alors que tout le monde s'attendait à une trêve durable qui ouvrirait la voie à un retour à la normale, dans la bande de Ghaza, condition pour sa reconstruction après plus d'un mois de féroces bombardements, le Premier ministre israélien a ordonné la reprise des bombardements contre Ghaza. Benjamin Netanyahu a ordonné à l'armée israélienne de frapper des «cibles terroristes», dans la bande de Ghaza, en violation de la trêve. Israël a expliqué cette reprise des hostilités par la traditionnelle explication de tirs de roquettes contre des kibboutz. L'armée israélienne a indiqué que trois roquettes avaient été tirées en direction de la ville de Beersheba, dans le sud d'Israël, sans faire de victimes. « En réponse à la violation de la trêve par le Hamas, le Premier ministre et le ministre de la Défense ont ordonné à (l'armée) d'attaquer, une nouvelle fois, des sites terroristes, dans la bande de Gaza », a ajouté une source israélienne proche du gouvernement, citée par Reuters. Le cessez-le-feu, conclu la semaine dernière, entre Palestiniens et Israéliens, prolongé lundi de 24 heures, devait expirer, hier, mardi soir, à minuit (21h00 GMT). La reprise des bombardements de Tsahal sur la bande de Ghaza, a, également été suivie par le rappel des négociateurs israéliens au Caire. Là également, c'est Benyamin Netanyahou qui a ordonné à ses négociateurs de rentrer. Les discussions sont de fait interrompues, et tout le monde s'accroche, dès lors à une solution miracle. Pourtant, un début de solution était perceptible au Caire, après plusieurs jours de discussions, serrées, mais qui ont permis de déblayer le terrain sur un certain nombre de questions vitales pour les Palestiniens. Mais, selon toute vraisemblance, les positions des deux parties, en particulier le mouvement Hamas, semblent inconciliables. Car Hamas, outre son rejet total de l'exigence israélienne de sa démilitarisation, exige la levée du blocus, imposé par Israël en 2006, sur l'enclave de Ghaza. Ce blocus doit être levé par Israël et l'Egypte, au niveau des terminaux d'Eretz et Rafah, côté égyptien. Le mouvement palestinien, demande également la construction d'un port et d'un aéroport. Selon un membre du Hamas, la délégation des négociateurs palestiniens au Caire ne « cédera aucun des droits de notre peuple. » Israël, par contre, demande, ni plus ni moins, que le désarmement pur et simple du Hamas et de ses organisations. Le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a souligné, lors du conseil des ministres, lundi, que « nous n'accepterons de parvenir à un terrain d'entente que si nous obtenons une réponse claire à nos attentes, en matière de sécurité ». Une affirmation qui, en réalité, dévoile, clairement, qu'Israël n'est ni pour la paix, ni pour un retour à la normale, dans la région. En plein bombardements contre Ghaza, un ministre israélien a dit l'essentiel sur la politique actuelle de l'entité sioniste : « s'il le faut, nous allons réoccuper Ghaza pour mettre fin aux milices du Hamas ». La messe est dite et là réside toute la problématique actuelle de ce conflit : Israël ne veut pas négocier ni dialoguer avec le mouvement Hamas, qu'elle considère comme un « mouvement terroriste », et lui préfère l'autorité palestinienne, qui a montré ses limites dans les territoires occupés, dont les populations militent presque toutes pour le mouvement Hamas. Situation, extrêmement, difficile, donc, sur le terrain, à Ghaza où la reprise des hostilités israéliennes empêche, au moins, les Ghazaouis de chercher leurs morts dans les décombres d'une des plus sales guerres de ce siècle. La balle, plus que jamais, est dans le camp des Etats-Unis, principal allié d'Israël. Et, du coup, les premières démarches entamées par les autorités norvégiennes pour la reconstruction de Ghaza tombent à l'eau. Après plus de 2.000 morts palestiniens et des milliers de blessés contre 64 soldats abattus par la résistance palestinienne, Israël s'obstine à massacrer, dans une incroyable apathie internationale, les Palestiniens.