La médiation égyptienne semble en grande difficulté. Les négociateurs palestiniens ont prévenu qu'ils partiraient si Israël n'accepte pas une reprise sans condition des pourparlers. Ghaza s'enfonce dans le cycle infernal des tirs de roquettes-bombardements. Un Palestinien a été tué et sept autres ont été blessés dimanche dans un raid de l'aviation israélienne contre l'enclave qui connaît son troisième jour de conflit après la brève trêve de cette semaine. Tsahal a frappé avant l'aube le camp de réfugiés de Djabalya, dans le nord du territoire. Deux roquettes ont été lancées en direction de l'Etat hébreu. Depuis la rupture du cessez-le-feu vendredi, ce sont près de 150 frappes que Tsahal a opérées dans la bande de Ghaza, tandis que 99 roquettes ont été tirées depuis le territoire. Au moins 14 Palestiniens ont été tués en 72 heures. Côté israélien, un civil et un soldat ont été légèrement blessés vendredi. Cela augure mal de la suite de la médiation menée par l'Egypte, déjà très difficile. Les négociateurs palestiniens ont prévenu qu'ils quitteraient la capitale égyptienne ce dimanche si Israël n'accepte pas une reprise sans condition des pourparlers indirects et si ses délégués ne reviennent pas autour de la table. Or l'Etat hébreu assure refuser toutes négociations «sous les bombes». Une position réitérée dimanche par le Premier ministre israélien. «Nous n'avons à aucun moment déclaré que l'offensive était terminée», a mis en garde Benyamin Nétanyahou. «L'opération va se poursuivre jusqu'à ce que son objectif - le rétablissement du calme pendant une période prolongée - soit atteint. Cela va demander du temps, et nous devons faire preuve de persévérance». «Des chances très minces» pour le Hamas «Nous sommes à la croisée des chemins et d'ici deux ou trois jours, nous verrons si nous nous dirigeons soit vers un accord, soit vers une escalade», a estimé le ministre israélien du Renseignement. Le Hamas considère que les chances de succès de ces discussions sont «très minces». Le mouvement islamiste a annoncé qu'il ne fera «aucune concession, ni retour en arrière», «la résistance va se poursuivre de toutes ses forces. L'intransigeance de l'occupant ne lui apportera rien». L'un des points les plus sensibles des pourparlers porte sur la demande par Israël de garanties que le matériel qui sera envoyé à Ghaza pour la reconstruction du territoire ne servira pas à creuser de nouveaux tunnels permettant aux activistes palestiniens de s'infiltrer en Israël. Les Palestiniens réclament pour leur part qu'Israël accepte le principe d'une levée du blocus de la bande de Ghaza mais aussi la libération de prisonniers et l'ouverture d'un port dans le territoire côtier. ONU : la reconstruction de Ghaza exige la levée du blocus israélien Un haut responsable de l'ONU a souligné samedi la nécessité de lever le blocus imposé depuis 2006 par Israël sur Ghaza afin de reconstruire cette enclave palestinienne, ravagée par un mois de bombardements israéliens meurtriers. Plus de 1 900 Palestiniens ont perdu la vie et près d'un demi-million de personnes ont fui leur domicile au cours du dernier mois dans la bande de Ghaza pilonnée par l'aviation et les tirs d'artillerie d'Israël. «La crise catastrophique des déplacés dans la bande de Ghaza se transforme en une crise du logement massive, avec de premières estimations selon lesquelles les maisons de 65 000 personnes ont été détruites. Et ce nombre devrait encore croître. Une crise du logement colossale se déroule sous nos yeux», a déclaré Chris Gunness, le porte-parole de l'UNRWA, l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, cité par des médias. La levée du blocus israélien est l'une des demandes phares des mouvements palestiniens, incluant le Hamas, dans des discussions engagées au Caire pour mettre fin à l'agression israélienne dans la bande de Ghaza. «Les sept dernières années ont montré que la reconstruction et blocus sont inconciliables. Regardez où le blocus a mené, à la guerre et une destruction massive... le blocus doit cesser», a soutenu M. Gunness. «Il est temps pour Israël de mettre les choses en œuvre, pas de les mettre hors de service», a-t-il ajouté. L'occupant israélien avait imposé en 2006 un blocus terrestre et maritime à la bande de Ghaza après la capture du soldat Gilad Shalit. Le blocus avait été allégé il y a deux ans à l'issue de confrontations entre Palestiniens et Israéliens, mais de nombreuses restrictions, notamment sur certains matériaux, restent en vigueur.