Se procurer une pochette de sang est devenue un véritable parcours de combattant quand tous les efforts n'apportent pas leurs fruits, c'est le drame pour les parents et la famille du malade. Même si la situation n'est pas très alarmante au niveau du Centre hospitalo-universitaire d'Oran, cette période hivernale est traditionnellement difficile pour le don du sang. Les conditions climatiques qui perturbent la collecte (difficultés de déplacements, accès aux lieux de collecte...), conjuguées à la déficience des donneurs aggravent encore la situation. Devant cet état de fait, le Centre de transfusion sanguine du CHUO lance un appel urgent pour le don du sang. Tous les groupes sont concernés par la pénurie. Face à la baisse inquiétante des stocks, le Centre de transfusion sanguine du CHUO invite les âmes charitables à se déplacer au centre pour perpétrer ce geste vital, car il n'existe pas aujourd'hui de produit capable de se substituer au sang humain. Cet appel «pressant», motivé par l'amenuisement des stocks du CTS, vise à récolter des poches de sang pour reconstituer rapidement le stock de sécurité et couvrir les besoins les plus urgents. Le CTS déplore la pénurie de sang au niveau des hôpitaux en raison du manque de donneurs. Pour les malades, en général, et les malades chroniques, en particulier, la maladie n'a pas de repos. En ce moment, de nombreux malades thalassémiques sont dans une situation alarmante car leur seul traitement reste un apport de sang périodique et permanent, toutes les deux à trois semaines. Les produits sanguins permettent chaque année de soigner plus d'un million de personnes et de sauver la vie de nombreux patients atteints de pathologies graves. Le CTS demande ainsi aux personnes âgées entre 18 et 65 ans et en bonne santé de répondre à cet appel du cœur, en faisant ce petit geste mais si précieux et si vital. En s'adressant au Centre de transfusion sanguine le plus proche, on peut offrir un peu de son sang et sauver des vies. «Lorsqu'il y a urgence, nous sommes souvent confrontés à une véritable course contre la montre pour avoir le sang compatible au groupage du malade», dira un médecin. Perdre un malade, c'est toujours pénible pour un médecin, mais le voir mourir par manque de donneur de sang compatible est tragique. C'est la situation que redoutent le plus le personnel médical, ainsi que les parents et les proches des malades. Malgré les campagnes de sensibilisation menées pour la collecte de sang, les donneurs ne se bousculent pas devant les Centres de transfusion sanguine ou les clinomobiles pour la collecte de sang. Pour les médecins, la sensibilisation du citoyen reste le meilleur moyen de faire prendre conscience à celui-ci de l'importance consistant en le don du sang surtout lorsque l'on sait que personne n'est à l'abri d'un accident, quelle qu'en soit la nature. Les médecins mettent souvent à contribution les amis et les familles des patients pour pouvoir opérer. Un seul donneur peut faire bénéficier trois malades. Signalons, par ailleurs, que beaucoup reste à faire dans une wilaya qui, malgré une population importante et des moyens conséquents, accuse toujours un déficit en sang. Malgré les campagnes de sensibilisation, les donneurs se font de plus en plus rares. La majorité de donneurs le font parce qu'ils ont un membre de la famille ou un ami qui a besoin d'une poche de sang. Tous les moyens sont bons pour lancer des appels au don du sang. A travers la radio locale, le porte-à-porte ou même à travers le Facebook actuellement. Les donneurs réguliers ne représentent qu'un faible pourcentage du nombre global des donneurs. Selon un médecin rencontré au niveau du CTS de l'hôpital d'Oran, «le don du sang n'est pas encore ancré dans les mœurs des citoyens, alors que tous pourraient, un jour ou l'autre, en avoir besoin. La réticence de la majorité de la population réside dans la peur de contracter le virus du sida ou de l'hépatite». «Les campagnes de sensibilisation doivent se faire de manière permanente» afin d'«ancrer» au sein de la société, la culture du don du sang, car certaines personnes ont de fausses idées sur le don du sang. Le problème du manque de sang se pose avec acuité pour les gens qui ont un rhésus négatif. Le Centre de transfusion sanguine du Centre hospitalo-universitaire d'Oran accueille des donneurs dans les conditions et les normes les plus strictes. Une fois les prélèvements de sang effectués, l'équipe s'apprête à séparer le sang et préparer les dérivés sanguins. Les contrôles et la recherche des virus HIV, hépatites B et C sont lancés au fur et à mesure. Le CTS d'Oran a aussi lancé une opération d'élaboration d'un fichier identifiant les donneurs de sang de rhésus négatif. Ce fichier a pour but de faciliter l'accès, en cas d'urgence, aux individus de rhésus négatif.