L'encre des arrêtés de distribution de 704 logements, à peine sèche, que le wali a décidé d'annuler l'opération. C'est en faisant le point avec l'OPGI sur «l'habitabilité» de ces logements, répartis sur plusieurs communes, que le chef de l'exécutif a pris la mesure de différer la remise des clés Le directeur de l'OPGI, plus que tous les autres, a passé un sale après-midi, avant-hier à l'hémicycle. Ce dernier, en sa qualité du premier responsable local de l'Office public de promotion et de gestion immobilière, maître d'ouvrage de ces logements LPL, a été au centre d'une diatribe, en règle, de la part du wali. La légèreté avec laquelle on avait annoncé, depuis la même tribune, lors du dernier conseil d'exécutif, la situation de « fin-prêt » pour être distribué, ce quota de 704 logements, éparpillés à travers plusieurs sites, dans différentes municipalités, a fortement dépité M. Zâalane, dont la réaction n'a pas été tendre lundi. Se rendre compte d'avoir été mal informé -voire désinformé- par ses collaborateurs, à propos d'une situation relative à des chantiers de logements, en foi de quoi des arrêtés de distribution ont été signés avec effet d'annonce, en haut et en bas, c'est sûrement une pilule dure à avaler. Si le premier responsable de la wilaya n'avait pas pris le soin de passer au crible fin l'état qui lui a avait été notifié, récemment par l'OPGI, en accordant tout le crédit au point de situation de ce dernier, des citoyens auraient été logés dans des cités aux VRD inachevés, dépourvues d'eau ou de gaz et d'électricité ou bien tout à la fois. Et un décor festif -mais trompeur- aurait été planté sur place, le jour du déménagement collectif. Il a fallu, donc, la vigilance du supérieur pour empêcher un faux-évènement. Pourtant, personne n'avait tordu la main au responsable de l'OPGI pour qu'il livre des échéances et des situations qui puissent faire un heureux évènement dans la wilaya. Annoncer, avec exactitude et rigueur, que 100 logements en état d'achèvement à 100%, c'est mieux que d'annoncer un important paquet de 700 unités, mais avec beaucoup d'à peu près. Malheureusement, les « à peu près » étaient exorbitants dans le bilan présenté par le directeur de l'OPGI. Même avec toutes les abstractions de petits problèmes, mais dont le cumul pèserait, lourdement, sur le cadre de vie des citoyens si ces derniers devaient être installés, à la date prévue initialement, le directeur de l'OPGI a dû reconnaître, lorsque le wali lui a exigé d'être plus précis dans son récit, que les sites concernés n'étaient pas viabilisés et raccordés, à 100%, aux divers réseaux primaire, secondaire et tertiaire. C'est le cas, en effet, pour les 70 logements de Tafraoui, daïra de Oued Tlélat, où persiste le problème d'absence de rejet pour le réseau d'assainissement. C'est compter sur l'intolérance du wali pour valider ce dossier, en se disant, dans le cas de figure : « On peut faire loger les familles, le problème des égouts, on s'en occupera plus tard ». Le wali a instruit, séance tenante, la cellule technique de wilaya de préparer l'arrêté d'annulation de la distribution de ces 70 logements, avec renvoi du dossier à l'OPGI pour la levée des contraintes émises. Le site des 100 logements à Hassi Mefssoukh, daïra de Gdyel, connaîtra le même sort, quoique pour une autre raison : le réseau de gaz inachevé. Idem pour le site de 104 logements (qui fait partie d'un programme de 320 unités) à El-Kerma, daïra d'Es Sénia, et ce, pour absence d'électricité et de gaz. ENQUETE SUR LES MALFAÇONS DANS 160 LOGEMENTS DE MISSERGHINE Là, l'ajournement « sine die » de la distribution était d'autant logique que le chef de cette daïra a recommandé qu'on livre au moins 320 unités à la fois au regard du nombre de familles recensées dans les bidonvilles éparses. Les 120 logements de Béthioua, eux aussi, c'est pour plus tard, puisque le wali a annulé leur distribution pour motif « VRD inachevés » tout comme les 150 unités de Hassi Ben Okba, daïra de Bir El-Djir. Ainsi, du grand paquet de 704 logements dont l'OPGI avait annoncé la distribution imminente à travers plusieurs communes, dans le cadre du social et de la résorption de l'habitat précaire, seul un modeste lot de 160 unités a été, effectivement, attribué récemment. Cependant, ce dossier n'est pas clos -loin de là- puisque le wali a révélé avoir déclenché une enquête pour faire la lumière sur la mauvaise qualité et les malfaçons caractérisées qui entachent ce site d'habitations. Par ailleurs, pour la commune voisine de Boutlelis, le traitement des demandes d'accès au logement est, aussi en cours. Ce traitement devra aboutir à l'affichage des listes des bénéficiaires des 320 logements sociaux, incessamment. La distribution de ces deux quotas totalisant 480 unités va contribuer à lutter contre l'habitat précaire dans la daïra de Boutlelis.