Plus que jamais relancé dans la course à l'accession dans le championnat inter-régions Ouest, le doyen des clubs de la ville d'Oran, l'USMO en l'occurrence, n'est à présent qu'à six points du leader, le CRB Hennaya. Une troisième place porteuse d'espoir pour le team cher aux vieux Oranais, car l'USMO est, en effet, le premier club musulman (par opposition aux clubs européens) à Oran avec des joueurs qui ont écrit l'histoire du club en lettres d'or, tels que Miloud Bouakeul, Aboukebir Baghdad, Osman Miloud, Souilem Gnaoui, Habib Draoua, Kader Firoud, Abdelkader Benzaoui, Boudjellal (Tchengo), Moussa, Fenoun et Bendjahène... etc. C'est aussi grâce au savoir-faire des dirigeants comme Benamar Miloud, les Serradj, Sadek, Mimouni, Ghezlaoui, Mekki, Benyessaâd et bien d'autres que l'USMO a conquis la réputation de club formateur où la notion « sportivité » n'était guère un vain mot. C'est regrettable de voir aujourd'hui ce club patauger en divisions inférieures. En un laps de temps très court, l'USMO est devenu le porte-drapeau de toute l'Oranie, voire de l'Algérie tout entière, avec à la clé des consécrations et des exploits qui dépassaient les limites territoriales érigées par la colonisation. L'étendue de sa réputation partait en effet «de Casa jusqu'à Tunis», nous a indiqué l'un des principaux formateurs du club, El Hadj Lahouari Adjal, qui a lancé les Tasfaout, Hmida, Henkouche, Baghdad, Medjahed Senouçi, Açimi et bien d'autres. Malheureusement, après l'indépendance le septuple champion d'Oranie (1933, 1943, 1944, 1945, 1946, 1949 et 1950) est retombé dans ses travers, n'arrivant plus à confirmer son statut, en raison de l'absence de sang neuf, ainsi que l'exode de la plupart des joueurs. Aussi, face à la politique sportive révolutionnaire prônée par l'ancien président de la République, Houari Boumediene, qui a exigé des sociétés nationales de réserver, tout comme pour la formation du personnel, un budget pour les activités sportives, l'USMO n'a pas su tirer la bonne carte, en étant parrainée par l'ONACO (société de distribution des produits alimentaires) qui ne disposait pas d'autant de moyens que Naftal, Sonacat et la CNAN. Et depuis, l'USMO n'a jamais pu retrouver son lustre d'antan, en faisant l'ascenseur dans les divisions inférieures. « Autrefois, l'USMO nous a permis d'avoir de l'espoir. Aujourd'hui, c'est nous qui espérons revoir ce club renaitre de ses cendres. J'ai assisté à quelques matches de l'équipe cette saison. Je trouve que ce que font les joueurs et dirigeants est bien, mais à mon avis il manque encore quelque chose que je ne saurais définir....», nous dira encore El Hadj Lahouari, l'une des rares encyclopédies vivantes du football oranais et de l'USMO en particulier. Par ailleurs, pour en savoir d'avantage sur le parcours de l'USMO cette saison, nous nous sommes rapprochés du président Rabie Bouakil qui, en dépit des problèmes, est resté fidèle au club depuis déjà sept années. Dressant un état des lieux, le premier responsable de l'USMO, nous dira: « Notre bilan est plus que positif, car depuis mon arrivée, j'ai investi sur les hommes et de l'argent pour la bonne marche du club. Maintenant, il y a eu plusieurs facteurs qui ont joué en notre défaveur tels que l'absence d'un partenariat solide, sans oublier le jeu des coulisses qui a nous a souvent joué des mauvais tours en championnat ». Cela n'a pas empêché le président de l'USMO de redoubler d'efforts cette année pour espérer réaliser l'accession. « Cette fois, j'espère que c'est la bonne. J'ai tout mis à la disposition de l'équipe pour accéder. Je regrette cependant l'aspect perturbateur de certaines personnes qui essayent par tous les moyens de nous mettre des bâtons dans les roues, à l'image de l'ex-entraîneur Nechniche qui a perdu bien plus que ma confiance à présent », regrettera Bouakil qui se dit être toujours aux petits soins avec les joueurs ainsi que le staff technique composé de l'entraîneur Belatoui Omar et du DTS, Bendoukha Belebna. Pour ce qui est de l'Académie ASFA, initiée par Bouakil Rabie, ce dernier déplore le manque d'intérêt des autorités locales envers la formation et l'absence d'une politique efficace contre l'exode des jeunes joueurs, du fait que l'Académie se trouve aujourd'hui entièrement vidée de ses jeunots. Quoi qu'il en soit, pour l'équipe sénior, cette fois, les camarades de Dalla, échaudés par l'accroc du précédant exercice, se sont prémunis de tout avatar dès le coup de gong initial de l'actuel championnat en démarrant en trombe. A l'heure actuelle, l'USMO a su déjouer plusieurs pièges mis au travers de sa route, en laissant choir d'autres prétendants. Mais l'USMO aurait-elle la primeur d'atteindre ses objectifs ? Un vœu qui revient sur la bouche de toute la famille unioniste qui croit dur comme fer à l'accession.