On en sait un peu plus sur l'attentat du musée du Bardo, à Tunis, puisque les autorités sécuritaires tunisiennes ont identifié les 2 assaillants qui portaient, sur eux, des explosifs et arrêté, par ailleurs, 9 suspects. Il s'agit de Yassine Abidi et Hatem Khachnaoui, alias Abou Zakaria al-Tounsi et Abou Anas al-Tounsi, d'après la version de l'Etat islamique (EI). «Deux éléments extrémistes salafistes takfiris», selon Rafik Chelly, le secrétaire d'Etat tunisien aux Affaires sécuritaires, qui a déclaré, à la chaîne privée Al Hiwar Ettounsi' qu'«ils ont quitté, clandestinement, le pays, en décembre dernier, pour la Libye» pour se former aux armes dans l'un des camps d'entraînement dédiés aux Tunisiens, à Sabratha, Benghazi et Derna. Pour Chelly, les deux hommes faisaient partie «des cellules dormantes, formées d'éléments connus», capables de «mener des opérations, mais aussi faut-il rassembler les indices pour pouvoir mener une arrestation», précisant que Yassine Abidi a, déjà, été arrêté, avant son départ en Libye. L'attaque du Bardo a été revendiquée, ce jeudi, par Daech', dans un message audio sur Internet. L'EI, qui compte des centaines de combattants tunisiens, dans ses rangs, a également menacé la Tunisie d'autres attaques. Un contingent jihadiste tunisien, dont au moins 500 éléments, ayant combattu en Irak, en Syrie ou en Libye dans les rangs de différentes organisations armées, sont rentrés dans leur pays. La police les considère comme l'une des principales menaces à la sécurité nationale, d'autant plus, que depuis 2011, et après la Révolution du Jasmin', la Tunisie lutte contre un groupe jihadiste, affidé à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a fait du mont Chaambi, le principal maquis jihadiste de Tunisie. Comme mesures sécuritaires préventives, la police a encerclé, jeudi soir, le siège de la Radio nationale, à Tunis alors que l'armée devra, désormais, participer à la sécurisation des accès des grandes villes. Rappelons que l'attentat contre le musée du pays a fait, officiellement, 23 morts dont 20 touristes étrangers ( italiens, japonais, français, colombien, australo-colombien, espagnols, britannique, belge, polonais), de même qu'un policier tunisien et les 2 terroristes. Les touristes, qui faisaient partie de tour-opérateurs' italiens, MSC Croisières' et Costa Croisières', ont été la cible des tirs à la kalachnikov, au moment où ils descendaient de leur bus et entraient au musée. Cette attaque fait craindre le pire à l'Economie tunisienne dont le principal pourvoyeur reste le tourisme, mais le Syndicat des tour-opérateurs' français (Seto) a indiqué qu'il n'y avait pas, pour l'heure, «de vague d'annulations». Alors que la Tunisie commémorait, hier, son 59e anniversaire d'Indépendance, le Président Béji Caïd Essebsi a affirmé, au lendemain de l'attentat, qu'« il n'y aura, jamais, de mouvement retour», assurant que le système démocratique était «bien ancré», dans son pays. Condamné, unanimement, par la Communauté internationale, l'attaque terroriste a provoqué une très forte émotion, en Tunisie et des multiples appels à l'unité. Dans la rue, la mobilisation a été plus faible avec, en fin d'après-midi de jeudi, 200 personnes participant à un «rassemblement populaire silencieux», devant le musée du Bardo, scandant des slogans contre le terrorisme. Dans un communiqué, le mouvement palestinien Hamas a dénoncé un «crime contre l'Humanité et contre la Tunisie amie», alors que le Président américain, Barack Obama, a salué «la force et l'unité» du peuple tunisien «face au terrorisme». A Paris, quelque 300 Tunisiens se sont rassemblés, jeudi soir, devant l'ambassade de leur pays pour dénoncer l'attentat.