Cette année, la clinique Daksi de Constantine n'a réalisé que trois opérations de greffe d'organes à partir de donneurs vivants et apparentés. Ce qui est très peu par rapport aux capacités techniques et médicales dont dispose cette structure. Et lorsque nous avons interrogé jeudi le professeur Abderrezak Dahdouh, chef de service de chirurgie urologique et de transplantation rénale de l'EHS Daksi, celui-ci a mis cela sur le compte de l'absence de dons d'organes à partir de donneurs vivants apparentés. «Nous souhaitons qu'il y ait des prélèvements à partir de cadavres qui peuvent nous permettre de disposer d'une ressource inépuisable d'organes pour la greffe. Mais cela est une autre histoire.», souligne le professeur. Et d'indiquer ensuite qu'il y a six autres opérations de greffe d'organes qui sont programmées pour le second trimestre de l'année 2015. Interrogé dans ce contexte sur le fameux projet d'institutionnalisation du prélèvement d'organes sur cadavres, notre interlocuteur a répondu que celui-ci est toujours au stade de projet. « Il n'est pas encore passé au stade de programme, a dit le Pr. Dahdouh, parce que cela nécessite une structure organisationnelle compétente et avertie qui doit être faite par les institutions de l'Etat. Et en dehors de ce cadre, les professionnels de la santé ne peuvent rien faire». Selon lui, ce cadre institutionnel nécessite une coordination intersectorielle impliquant les ministères de la Justice, de l'Intérieur, des Affaires religieuses, de la Santé et d'autres corps constitués pour mener cette entreprise sensible qui consiste au prélèvement d'organes sur cadavres en mort encéphalique destinés à la greffe d'organe. On apprendra par la suite qu'une grande conférence sur le thème, qui sera organisée par le Chu de Constantine, est prévue pour les 3 et 4 juin prochain à l'université des Frères Mentouri. Notons que l'entretien avec le Pr. Dahdouh s'est déroulé en marge d'un congrès national organisé à la faculté de médecine de Constantine le 30 avril et le 1er mai derniers par des sociétés savantes, la société algérienne de chirurgie urologique (Sacu), la société algérienne d'urodynamique et de PelviPérénéologie (Saludpp), ainsi que l'association des urologues de Constantine (Asur) sur le thème du cancer de la prostate, le cancer du rein et autres pathologies de l'appareil urinaire chez l'adulte et chez l'enfant. Sur le pourquoi du choix du cancer de la prostate, ce spécialiste en urologie a répondu que la pathologie du cancer de la prostate connaît actuellement une augmentation de son incidence en rapport avec l'amélioration de l'espérance de vie en Algérie qui dépasse désormais la moyenne de 76 ans. «Et puis, ajoute notre interlocuteur, c'est un cancer qui peut être guéri s'il est détecté assez précocement. Et c'est aussi un cancer qui, s'il est détecté à un stade tardif, possède plusieurs possibilités thérapeutiques qui améliorent l'espérance et la qualité de vie du patient. Le cancer du rein a connu également, sur le plan thérapeutique, une évolution significative par la mise à disposition des thérapeutes de ce qu'on appelle les thérapies ciblées qui agissent d'une manière médicale sur la tumeur. Ce qui permet d'opérer ce cancer du rein même à un stade avancé et de pouvoir obtenir une amélioration et de l'espérance et de la qualité de vie ».