Le quai de Conakry, au niveau de la gare maritime du port d'Oran, sera libéré la mi-septembre pour permettre la reprise des travaux de rempiètement, exécutés par le groupement Meditram-Chec-Sotramest. C'est le compromis auquel avait consenti l'Entreprise portuaire d'Oran (EPO) et la direction des Travaux publics (DTP) avant la mise à l'arrêt temporaire du chantier de confortement des quais de Conakry et de Sénégal (au terminal commercial). L'argument mis en avant par le gestionnaire du port est incontestable : le pic de trafic des voyageurs durant la haute saison, pratiquement entre la mi-juin et la mi-septembre. Il était dès lors inévitable de mettre en parenthèses le chantier en consacrant l'espace exclusivement à l'embarquement/débarquement des passagers. Un choix « forcé » qui coûte quand même une assez lourde facture de trois mois de retard dans la réalisation de ce projet, dont le planning est déjà fort perturbé par de multiples facteurs, « objectifs » pour certains d'entre eux, « subjectifs » pour d'autres -et donc comptabilisables dans le registre des pénalités de retard- du point de vue du maître d'ouvrage. A vrai dire, même l'accord conclu entre les intervenants pour le dégagement du quai de Conakry à l'effet de permettre la relance des travaux est tributaire d'un fait non maitrisable à 100%, à savoir le « grand retour » des émigrés. Le nombre d'arrivants étant considérable cet été, notamment après le mois de Ramadan, le retour en masse préoccupe au plus haut point les autorités portuaires, qui redoutent l'habitude ayant la peau dure chez les nôtres, le non-respect des réservations en l'occurrence. D'ailleurs, L'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (Entmv) appelle de tous ses vœux ses clients à respecter les dates de réservation pour éviter les perturbations lors de la phase retour, en les informant amplement sur les dispositions prises pour les voyages programmés du 15 août au 5 septembre, à partir du port d'Oran, à l'instar des autres ports du pays. En fait, la question n'est pas de savoir si les réservations seront respectées ou pas, mais plutôt quel sera le taux de l'inobservation des réservations (c'est-à-dire le pourcentage des retardataires). En clair, « on n'est pas aussi sûr que le quai de Conakry puisse être libéré en temps convenu, tant on appréhende un flux important de passagers à l'embarquement au-delà de la mi-septembre du fait du non-respect de la ponctualité », confie-t-on de source portuaire. Et d'ajouter : « Mais bon ! Le chantier (de rempiètement des quais) a tellement traîné, même en temps normal, que ce ne sont pas quelques jours de retard supplémentaire qui vont tout chambouler. Le plus important, c'est que la reprise des travaux se fasse tout de go et qu'il n'y ait plus d'arrêts par la suite si on veut être plus ou moins dans le délai prévisionnel de livraison, septembre 2016 ». Pour une enveloppe de 3 milliards de dinars, ce projet qui a démarré le 6 juillet 2014 a connu en cours de route une prolongation de délai, 26 mois au lieu et place de 20 mois. Le taux d'avancement est actuellement de 20%, selon la DTP. Un groupement algéro-chinois (Meditram /China Harbour Engineerin Company LTD) est chargé de ce projet qui consiste en le rempiétement des quais de Sénégal et de Conakry, assorti de revêtement en béton bitumineux des surfaces de roulement, le dragage et déroctage.