L'hôpital d'Oran, le plus grand établissement hospitalier de la région, avec une capacité de 1.740 lits, est devenu, ces derniers mois, un «déversoir» pour les autres établissements sanitaires, de toute la région-ouest qui n'hésitent, aucunement, à évacuer leurs malades vers cet hôpital. C'est ce qui ressort de la conférence de presse, organisée, hier matin, par la direction générale de cet établissement hospitalier qui a saisi l'occasion pour présenter le bilan des activités médicales de cet hôpital depuis le début de l'année en cours. Cet établissement hospitalier demeure, fortement, sollicité par les malades de toute la région-ouest, mais une bonne partie des activités de cet hôpital concerne les soins d'urgence et les accouchements. Une lecture exhaustive du dernier bilan de cet établissement révèle que le seul service des urgences de cet hôpital a enregistré 11.700 consultations spécialisées en un seul mois, entre le 25 juillet et le 25 août deniers. Durant la même période ce service a recensé 200 admissions, 300 victimes d'accidents de la voie publique (AVP), une trentaine de cas d'intoxications alimentaires et une moyenne de 15 interventions chirurgicales par jour. Parmi les indicateurs clés, avancés dans ce bilan, on retient que le nombre des actes opératoires a atteint 6.099 avec une moyenne quotidienne d'une vingtaine d'opérations chirurgicales. Autre chiffre avancé par la DG de cet établissement hospitalier est celui des accouchements par césarienne qui a désormais atteint dans le service Maternité une moyenne mensuelle de 760 cas avec une moyenne de 24 accouchements par jour. Questionné sur la progression considérable des accouchements par césarienne, le Pr Boucherit qui occupe, également, le poste de directeur des Activités médicales et paramédicales (DAPM) estime que cette hausse est due à de nombreux facteurs. Il s'agit, selon ce professeur, le plus souvent de césariennes programméss et à haut risque pour la maman et son bébé. «Nous avons, à l'hôpital d'Oran, trois services spécialisés dans les grossesses à haut risque, en plus du service des urgences médico-chirurgicales», précise ce responsable. Interrogé sur le taux de mortalité maternelle, à l'hôpital d'Oran, il a affirmé que quatre décès de patientes ont été enregistrés depuis le début de l'année en cours tout en précisant que ces patientes avaient été évacuées dans une situation désespérée de cliniques privées ou des EPSP de la ville. Le DG de l'hôpital d'Oran a regretté, de son côté, que son établissement hospitalier soit transformé en un «déversoir» des autres établissements sanitaires. UNE PREMIERE IMPLANTATION D'UNE VALVE AORTIQUE PAR VOIE TRANSCUTANEE Le DG de l'hôpital d'Oran a annoncé, durant cette conférence de presse, la programmation, pour la première fois, en Algérie, d'une implantation d'une valve aortique par voie transcutanée. «Cette opération aura lieu, prochainement. Il s'agit d'une technique utilisée en cas de contre-indication à la chirurgie conventionnelle», affirme le conférencier. Cette technique innovante est, actuellement, en pleine expansion dans les services de cardiologie, à travers le monde. L'implantation d'une valve aortique, par voie transcutanée, a gagné sa légitimité dans le traitement du rétrécissement aortique sévère considéré, à haut risque chirurgical ou en cas de contre-indication à la chirurgie conventionnelle. Les principales contre-indications à la chirurgie conventionnelle sont l'aorte porcelaine, l'existence de pontages aorto-coronaires perméables, les thorax irradiés ou hostiles (déformations thoraciques importantes) et l'insuffisance hépato-cellulaire.