C'est aujourd'hui, mardi 29 décembre, qu'aura lieu le scrutin des sénatoriales à la wilaya d'Oran, à l'instar de toutes les 48 circonscriptions électorales du pays. La campagne électorale ayant pris fin, place aux urnes. L'hémicycle fera office en la circonstance d'un bureau de vote. Après une campagne électorale qui a annoncé ses couleurs très tôt et s'est poursuivie jusqu'à la dernière ligne droite, ne marquant aucune trêve, les trois candidats pour une place au Sénat vont donc s'en remettre au verdict de l'urne. La règle du jeu est bien connue : le suffrage universel indirect par le collège de «grands électeurs» que sont les élus membres de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) et leurs pairs des 26 Assemblées populaires communales (APC). En attendant donc les résultats du scrutin, que retenir de la campagne des sénatoriales, version 2015 ? Tout d'abord, un fair-play politique général. Jusqu'à preuve du contraire, les trois candidats, en l'occurrence Kazitani Abdelhak (Rassemblement National Démocratique), Kadouri Habib (Front de Libération Nationale) et Belkadiri Mohamed (Parti Fadjr El-Jadid), ont tenu, tout au long de la partie, un comportement respectueux des règles et de l'adversaire. Aucun écart de conduite ni propos offensant ou outrageux n'ont été enregistrés. Au contraire, tout candidat évitait autant que possible de citer les autres concurrents. Et quand il devait les citer, il n'en disait que le plus grand bien. C'était sincère ou pas, la question n'est pas là, mais plutôt dans cette assiduité de tout un chacun à s'imposer, dans toutes les tribunes, des règles strictes de discipline et de bienséance. Aussi, on soulignera d'un double trait ce début de rupture avec le populisme primitif et le langage à consonance clientéliste et mercantiliste dans le discours des candidats à destination du lectorat, lequel vocabulaire a cédé (ou du moins, qui commence à céder) la place à un discours électoraliste clean et de qualité. PUBLICATION SPECIAL SENATORIALES Et dans cet effort visant à se conformer à la lettre et à l'esprit des règles de bonne et instructive campagne électorale, on note également des innovations très intéressantes, à l'instar de l'édition par la direction de campagne de Kazitani Abdelhak, à l'initiative de son chef de campagne et co-militant du parti RND, Bentria Hamid, d'une publication en plusieurs numéros dédiée spécialement aux sénatoriales, mais traitant aussi de thèmes en rapport avec le développement de la wilaya d'Oran, en particulier. Un outil communicationnel, certes à des fins électoraliste, mais dont le contenu n'en demeure pas moins didactique et instructif, dont le numéro 1 a coïncidé avec la convocation par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, du collège électoral pour le mardi 29 décembre 2015 en vue de l'élection pour le renouvellement de la moitié des membres élus du Conseil de la Nation, lequel est composé de 144 membres, dont 96 élus (deux tiers) au scrutin indirect et secret (2 tiers) et 48 (un tiers) désignés par le chef d'Etat. A vrai dire, les trois postulants n'ont pas attendu la date du dépôt de leurs dossiers, simple formalité, pour se lancer dans une précampagne, ratissant large à travers la wilaya. Les moyens différaient, mais la fin est la même : s'adjuger un maximum de (promesses de) voix de l'électorat local. Si le président de l'APW, candidat du consensus, plébiscité du haut comme du bas, par les instances du RND, avait été le premier à ouvrir le bal, à coups de meetings et d'opens spaces, le maire d'Es Sénia, qui a eu la main haute au terme des primaires organisées, au siège de la Mouhafada d'Oran, lui, s'est montré plutôt discret sur scène, privilégiant sans doute, la méthode de «commune par commune». Encore plus discret, mais en revanche le plus expérimenté des trois -si tant est que l'expérience ait un sens en pareil exercice électoral- pour avoir pris part aux sénatoriales de 2012, le maire de Bir El-Djir, lui qui a préféré dévoiler ses intentions électorales à la dernière minute, avait sa propre stratégie en matière de campagne électorale.