Le procès de l'affaire Sonatrach s'est poursuivi hier au tribunal d'Alger. La lecture de la moitié seulement de l'arrêt de renvoi par le greffier, et qui compte en tout et pour tout 293 pages, a duré presque toute la journée. Le juge Ahmed Reggad a ainsi annoncé que l'interrogatoire des 15 personnes mises en cause et les représentants des quatre entreprises étrangères est prévu à partir d'aujourd'hui. Il a mentionné devant l'auditoire que la programmation des auditions se fera selon la classification des cinq « marchés frauduleux » accordés par l'ex-PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, au groupe allemand Contel Algérie Funkwerk. En précisant qu'ils seront traités marché par marché, pour une meilleure organisation et le bon déroulement du procès. A priori, le premier accusé qui sera appelé à la barre est l'ex-PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane. Très minutieux, le président de l'audience a demandé aux agents de l'ordre d'inviter les témoins à quitter la salle, et ce, après avoir remarqué la présence d'un témoin Allemand assis au fond de la salle. Il signalera fermement. «Je ne veux voir aucun témoin, notamment lors des interrogatoires des accusés, dans la salle». Et de souligner : «ils connaîtront la date à laquelle ils devront se présenter pour témoigner, dès jeudi», explique-t-il. Attentionné, le juge a demandé à un moment donné au greffier de lire correctement ce qui est écrit dans l'arrêt de renvoi, après avoir entendu « sur instruction de l'ancien ministre...» Le greffier qui semblait avoir la gorge sèche rectifie en précisant « sur instruction de l'ancien ministre de l'Energie et des Mines...», faisant référence à Chakib Khalil. Mais, notons-le, nous en sommes encore dans la forme du procès en attendant le fond qui se dévoilera au fil des jours à venir avec l'audition des accusés, notamment les principaux, l'ancien PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, et Mohamed Réda Djafar El Smail. Pour rappel, les mis en cause sont poursuivis pour des chefs d'inculpation ayant trait à la corruption, dilapidation des deniers publics, abus de fonction et blanchiment d'argent, association de malfaiteurs, passation de marchés en violation de la législation et du règlement, octroi d'avantages injustifiés au profit d'autrui. Selon l'arrêt de renvoi, les faits portent sur cinq marchés frauduleux accordés par l'ex-PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, au groupe allemand Contel Algérie Funkwerk, dans le cadre d'un projet d'acquisition d'équipements de télésurveillance et de protection électronique des complexes du groupe pétrolier à travers le pays.