Par son histoire et sa situation géographique, le port de Ténès est devenu un maillon essentiel dans le développement régional et son importance ne cesse de prendre de l'ampleur. Avec un bassin de 17 ha protégé par 2 jetées et un brise-lame et des quais de 770 m réservés à l'activité commerciale et offrant 7 postes accostables. Le trafic portuaire a connu au cours de ces trente dernières années une croissance soutenue, à l'exception de celle de 1998 où il a été enregistré une baisse drastique soit seulement un total de 77.202 tonnes de produits importés. A titre d'exemple, en 1980, le trafic portuaire était de 194.070 t. Le nombre de navires ayant accosté au port de Ténès a suivi la même tendance puisque en 1980 il a été de 101 navires contre 329 en 2015. Cette progression se poursuit d'ailleurs au cours de l'année en cours. Ainsi selon un bilan de l'activité portuaire du premier trimestre 2016 il en ressort que le volume total du trafic de cette période a été de 306.914 tonnes. Les produits métallurgiques tels que le fer rond à béton, le fil machine, le fer divers, les tôles fortes, les bobines, et la charpente métallique constituent l'essentiel des importations suivis des produits agricoles et denrées alimentaires, principalement le bois et des minéraux et matériaux de construction (argile kaolin, chamotte et ciment). Toutefois, les récentes mesures prises par le gouvernement pour réduire la facture des importations notamment concernant le fer à béton ont affecté le volume du trafic de ce port de l'ordre de 14% soit 50.000 tonnes. Les résultats de trafic marchandises tels que contenu dans le bilan de ce premier trimestre de l'année 2016 se répartissent selon le mode de conditionnement comme suit : 8.167 tonnes de vrac solides composés d'engrais manufacturés et d'urée, de 17.169 tonnes de vrac liquides composés entièrement de bitume de pétrole, de 205.407 tonnes de produits métallurgiques, de 47.682 tonnes de bois, de 12.862 tonnes de ciment , de 9.903 de panneaux laminés et dans une moindre mesure de 2.487 tonnes de nitrate d'ammonium, de 1.799 tonnes de matière première pour l'industrie de la céramique, de 981 tonnes de chamotte et kaolin et enfin de 457 tonnes d'animaux vivants. Réalisé par 78 escales de navires au cours de ce 1er trimestre 2016 contre 87 pour la même période de l'année 2015, le trafic maritime a enregistré une baisse de moins de 10,34 % représentant un écart de 9 navires. La durée moyenne d'attente en rade de navires a connu une nette diminution de 17,13% en passant de 2,16 jours pour le premier trimestre 2015 à 1,79 jour pour la même période de l'année 2016. Cette réduction, lit-on dans le bilan, fait suite aux espacements des arrivées des navires et à l'utilisation du quai Sud pour l'accostage des navires avec un tirant d'eau allant jusqu'à huit mètres. Quant au séjour moyen des navires à quai, il passe de 2,81 jours pour le 1er trimestre de 2015 à 2 ,60 jours pour celui de 2016. A ce titre, il convient de noter que cette performance a été réalisée grâce à l'adoption du système de travail en trois équipes (3x8 heures), rendu possible après la réexploitation d'un troisième poste à quai, la réduction des séjours à quai des navires ainsi que la durée du déchargement à 2 jours et demi notamment pour les navires de cargaison de 5.000 tonnes. Par ailleurs, il est important de signaler que depuis janvier 2016 ; une nouvelle direction préside aux destinées du port de Ténès. Il s'agit de M. Kouider Grabsia, un économiste de formation académique où il a affuté ses armes dans le domaine maritime par l'obtention d'un diplôme de Lieutenant de pêche en 1987 à l'INSTPA d'Alger puis une attestation d'aptitude à l'enseignement technique maritime au centre François Toullec en France. Le dernier poste occupé avant qu'il vienne à Ténès, est celui de PDG de l'EGPP d'Annaba. Lors d'un entretien qu'il a bien voulu nous accorder, le nouveau directeur du port nous a indiqué que « la nouvelle conjoncture économique fragile impose une rationalisation des dépenses lorsqu'il s'agit de charges. Cependant, dira-t-il, « quand cela concerne les investissements, l'approche est toute autre dans la mesure où ces derniers sont indispensables pour le développement et la croissance sachant que cela permet de recentrer l'effort financier sur les investissements structurels productifs générateurs de plus-value. Le défi, ajoute M. Kouider Grabsia, est de maintenir la courbe ascendante du trafic voire de l'accentuer dans une conjoncture certes difficile vue sous l'angle d'une crise pétrolière annihilant l'aisance financière de l'Etat providence mais salvatrice parce que permettant aux entreprises de puiser dans leurs capacités d'innovation pour créer des richesses et de l'investissement. Par ailleurs, dans le cadre de « l'emprunt obligatoire d'Etat », annoncé le 3 mars dernier par le Premier ministre et baptisé « Emprunt national pour la croissance économique», le Port de Ténès a acheté pour 10 milliards de centimes d'actions et envisage dans un proche avenir d'en acheter pour 15 autres milliards de centimes. Selon le PDG du Port, les deux taux d'intérêt attractifs notamment de 5 et 5,75 % nous permettent en tant que gestionnaire d'un organisme d'Etat de participer l'effort national pour surmonter la crise tout en récoltant des dividendes sur ces placements.